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Les Sommets du cinéma d'animation 2018

Par David Fortin

Cette année encore, les meilleurs films d’animation d’ici et d’ailleurs seront projetés à la Cinémathèque québécoise lors de la 17e édition des Sommets du cinéma d’animation. Festival devenu incontournable, les Sommets offrent cinq jours de longs, courts et très courts films d’animation s’étant démarqués durant l’année et regroupés dans divers programmes. C’est aussi l’occasion d’aller à la rencontre des cinéastes et artisans du milieu avec les multiples évènements et activités que propose le festival, qui laisse cette année une place significative à la relève.

L’ouverture du festival se fera sur les magnifiques images de Nina Paley avec son plus récent film, Seder-Masochism, qui raconte l’Exode en y apportant la perspective d’une Déesse qui ressuscite au cours d’une lutte tragique contre les forces patriarcales. On y retrouve toute la signature visuelle de la cinéaste qui nous avait donné Sita Sings the Blues en 2008. Outre les incontournables programmes de films en compétition qui se débatteront les prix, on nous offre aussi plusieurs programmes de projections thématiques tel qu’un regard sur la relève du cinéma d’animation indépendant américain présenté par le GLAS Animation Festival. Nous pourrons aussi découvrir plusieurs nouveaux courts métrages d’animation canadiens et québécois avec le programme Panorama Québec + Canada. Les courts métrages étudiants ont aussi deux programmes faisant la part belle aux meilleurs courts d’animation sortis des écoles. Quant aux cinéphiles atteints de déficit d’attention, ils seront heureux d’apprendre qu’il y a un programme de films très courts dans lequel tous les films ont une durée moyenne de 1 à 2 minutes. Pour les valeurs sûres, il y aura toujours l’excellent programme Best of Annecy, qui est encore au rendez-vous et qui promet d’offrir des films s’étant démarqués durant le célèbre festival alpin. Les tout p’tits auront aussi de quoi festoyer, puisque plusieurs programmes et activités leur seront proposés, comme un cycle de films de la cinéaste suisse Isabelle Favez, qui sera d’ailleurs sur place pour présenter aux plus jeunes les différentes techniques d’animation et dévoiler par la même occasion la fabrication d’un jouet d’optique ancien, le thaumatrope ! Ce sera aussi l’occasion de voir les longs métrages Ce magnifique gâteaud’Emma de Swaef, Virus tropical de Santiago Caicedo et le film de clôture Chris the Swiss d’Anja Kofmel.

(Mind Game, Masaaki Yuasa, 2004)

C’est aussi avec joie que nous vous annonçons que Panorama-cinéma renouvelle son partenariat avec les Sommets du cinéma d’animation cette année pour vous offrir l’excellent Mind Game de Masaaki Yuasa. Sortie des dynamiques Studio 4°C et Gainax, ce film est un véritable trip visuel. Entre hallucinations psychédéliques et innovations techniques, il s’agit d’une véritable ode à la créativité et à la liberté, dotée d’un récit totalement éclaté et d’une utilisation inventive de multiples techniques d’animation. Premier long métrage pour Masaaki Yuasa, qui s’est depuis développé une solide réputation par les nombreux prix que ses films ont remportés (sa consécration aura eu lieu en 2017 avec l’obtention du Cristal du meilleur long métrage au Festival du film d’animation d’Annecy pour son plus récent film Lu Over the Wall), Mind Game est complété par l’excellente musique de Seiichi Yamamoto, produite par Shinichiro Watanabe, le créateur de Cowboy Bebop. Mind Game se démarque autant par son dynamisme, sa créativité et sa liberté que par la rigueur et la maîtrise de son réalisateur et de ses collaborateurs. Inutile de vous dire que c’est à ne pas manquer. Ce vendredi 23 novembre à 21 h.

Au-delà des programmes de films, nous aurons droit à beaucoup d’activités cette année. Un des grands événements de cette édition sera le spectacle Winsor et Gertie, qui se veut une performance comprenant entre autres Stéphane Crête dans le rôle de Winsor McCay, la musique composée par Gabriel Thibaudeau, et bien sûr la projection de la magnifique version restaurée du film Gertie the Dinosaur. Des expositions seront aussi disposées sur les murs de la Cinémathèque, telles que les œuvres du célèbre réalisateur et affichiste polonais Jan Lenica, ainsi que des œuvres du non moins célèbre Frédéric Back. Plusieurs classes de maîtres donneront l’occasion au public d’aller à la rencontre de cinéastes importants comme Clyde Henry, Paul Wenninger et Sean Buckelew. D’ailleurs, cette année encore, les Sommets accueillent six artistes en résidence de mentorat qui viendront présenter leur projet de film et parler de leur expérience lors du 5 à 7 des résidents. Projet qui grandit depuis déjà plus d’un an, les ateliers Wikipédia, qui ont lieu chaque mois à la Cinémathèque, auront aussi leur 5 à 7 lors d’un atelier permettant aux cinéastes et professionnels de découvrir comment gérer de façon professionnelle leur présence sur Wikipédia. Cerise sur le gâteau afin de festoyer en grand après une journée de visionnages, Montréal Gaymers organisera une soirée endiablée sous le thème du jeu vidéo Just Dance.

À noter enfin que la très belle affiche et la bande-annonce du festival ont été créées par Raymond Caplin, un cinéaste d’animation émergent qui s’est fait découvrir par ses courts métrages réalisés pour le Wapikoni mobile, et qui fût l’un des participants de la dernière résidence en cinéma d’animation à la Cinémathèque en 2017.

 

Toute la programmation du festival se trouve sur le site des Sommets

Bon festival !

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Article publié le 21 novembre 2018.
 

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