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prod. Slasher Films
THE BECOMERS
Zach Clark | États-Unis | 2023 | 86 minutes | Fantasia Underground
Une suite de drames écologiques et sanitaires aux accents de déjà-vu frappent une planète inconnue et la rendent progressivement inhabitable ; l’enchaînement des catastrophes et le resserrement des mesures poussent ses occupant·e·s à fuir pour coloniser d’autres lieux plus cléments. Cette planète, nous ne la verrons pas : elle nous est racontée par une voix off (celle de Russell Mael), qui la dépeint dans ce qui ressemble à des entrées de journal de bord venant ponctuer l’action. Nous apprendrons grâce à elle la genèse de la relation amoureuse unissant les deux personnages principaux du film (Molly Plunk et Mike Lopez), deux extraterrestres anonymes tentant de s’adapter sans grand succès à leur nouvel environnement, et qui doivent, pour ce faire, s’emparer de corps hôtes afin de passer inaperçu·e·s.
Comme la voix narrative déroulant le fil du récit amoureux qui unit les deux protagonistes, les images et les péripéties que met en scène The Becomers donnent à voir une humanité aliénée — au sens propre comme au sens figuré, puisque si les humain·e·s sont dépossédé·e·s d’elleux-mêmes par le monde en ruines qu’iels habitent, iels deviennent aussi les hôtes corporels de véritables aliens, sur lesquels se concentre ce récit décrit comme une « Body-Snatching Alien Romance ». Tout se passe comme si la perspective mise de l’avant était celle d’une anthropologie du dehors par laquelle les extraterrestres s’approprient tant bien que mal les codes d’une culture étrangère, celle-ci nous apparaissant, par conséquent, comme un ensemble de rites bien plus qu’étranges qui font autant rire que grimacer.
The Becomers colle de près à l’actualité des dernières années, qu’il commente en la citant de manière oblique (port de masques sanitaires, rumeurs QAnonesques de cultes pédophiles, scandales sexuels, etc.), mais il a ceci d’hypnotique qu’il ne le fait pas en usant de pure transposition satirique. Le plus récent film de Zack Clark semble plutôt puiser dans les signifiants de la crise écocide, de la pandémie mondiale de COVID-19 et dans ceux des théories complotistes pour organiser son scénario comme on mettrait dans un chapeau divers éléments avant de les secouer pour les extraire et les réorganiser dans un ordre nouveau, inédit. Et ça fonctionne : on respire moins difficilement face à ce rebattage des artéfacts de notre contemporain qui, en les remaniant avec habileté et ironie, nous fait oublier un instant l’aspect suffocant de notre réalité — ou, à tous les moins, il nous permet d’entrevoir un instant le potentiel d'émerveillement propre à ce que l’on considère d’ordinaire comme de sombres tableaux de l’impuissance. (Laurence Perron)
prod. President Films
EAST END HUSTLE
Frank Vitale | Québec | 1976 | 91 minutes
Une ex-prostituée (Andrée Pelletier) décide de faire dérailler l’opération de son ancien proxénète abusif (Miguel Fernandes) en l’empêchant de recruter de nouvelles filles. Mobilisant ses anciennes collègues, qui cessent peu à peu de travailler pour lui, elle arrive à lui causer de sérieux ennuis. Humilié, le criminel décide de se venger en faisant appel à deux tueurs à gage new-yorkais afin de traquer les fugitives. La tension monte, la situation se transformant éventuellement en guerre ouverte entre les deux camps.
East End Hustle est un film à l’atmosphère glauque et aux péripéties sordides, qui baigne dans une direction photo toute en teintes de bruns sombres. Malgré ses maladresses et ses réflexes de série B, il traite de son sujet avec une sincère gravité, voire une morosité assumée. C’est un film porté par la tristesse et la détresse, mais aussi par la colère des femmes qu’il met en scène, un récit de vengeance non pas contre un individu, mais contre le système d’exploitation qu’il représente. La violence y relève à la fois de l’oppression et de la catharsis.
Fidèle à la tradition du sexploitation scabreux, le réalisateur Frank Vitale ne recule devant rien afin de dépeindre le fonctionnement de ce milieu impitoyable sur lequel il se penche. East End Hustle est un film dur, parfois insoutenable ; la mise en scène enchaîne de manière méthodique les scènes d’horreur et d’abus, avec une sorte de frontalité imperturbable qui peut s’avérer éprouvante. Le ton est réaliste, presque documentaire, bien que l’ensemble sombre parfois dans une sorte de sensationnalisme quelque peu alarmiste.
Ce qui sauve le film de sa propre noirceur, c’est cette tendresse étonnante avec laquelle il arrive à constituer une communauté à l’écran. Les plus belles scènes de l’ensemble sont celles où les filles, s’étant réfugiées dans un vieux bâtiment délabré, échappent durant un bref instant à la cruauté ambiante. On sent dans de tels moments que East End Hustle quitte la logique du cinéma d’exploitation pur pour explorer une sensibilité plus nuancée, aspirant à rendre à ses personnages un peu maganés une part de cette humanité que l’on avait cherché à leur voler.
Évidemment, le tout fonctionne aussi à la manière d’une capsule temporelle nous replongeant dans le Montréal de 1976. Entre l’Hôtel Nelson, le Balmoral et l’Orange Julep, on s’amuse à reconnaître les lieux emblématiques de la ville qui viennent cimenter l’atmosphère particulière du film. Mais, plus qu’une simple carte postale d’un autre temps, East End Hustle se présente un peu comme le pendant anglophone du Gina (1975) de Denys Arcand — révélant une veine sombre et réaliste du cinéma social québécois de la fin des années 1970. (Alexandre Fontaine Rousseau)
Prochaine projection : Aujourd'hui, le 28 juillet à 18h30 (Cinémathèque québécoise)
*Originellement publiée dans le Cahier critique du dossier Canuxploitation : « parce que vous avez payé pour ! »
prod. Agile Films / Anton / BBC Film
FEMME
Sam H. Freeman, Ng Choon Ping | Royaume-Uni | 2023 | 99 minutes | Compétition Cheval noir
Jules (Nathan Stewart-Jarrett), artiste drag à Londres, se fait attaquer brusquement par un voyou homophobe (George Mackay), après avoir osé lui donner la réplique. Quelques mois plus tard, il retrouve son assaillant par hasard dans un sauna gai. Fasciné autant que troublé, il se met à le suivre, à se rapprocher de lui, et commence à planifier une vengeance tordue : engager une relation sexuelle avec son agresseur, pour le filmer et l’exposer sur un site pornographique. À partir de cette prémisse, Femme vise la pure efficacité dramatique, autant par un scénario sans fioriture, se concentrant entièrement sur la relation entre les deux protagonistes, que par une mise en scène serrée, sombre, vouée à ses acteurs, tous deux formidables. Le suspense tient d’ailleurs beaucoup à l’intensité de leurs performances, qui nous amènent à oublier en partie les facilités du récit, et de ce point de vue, difficile de nier que le film réussit à nous tenir en haleine jusqu’à la fin.
Mais difficile aussi de ne pas être déçu devant la psychologie trop simpliste, et surtout par le portrait de l’agresseur, Preston, dont la violence issue d’une homosexualité refoulée finit par être quasiment pardonnée par le film. Peut-être que le terme de pardon est trop fort, mais plus le personnage semble se réconcilier avec son identité sexuelle, plus il développe des sentiments envers Jules, plus il se montre doux et réellement affectueux, et plus il devient sympathique malgré tout. Femme semble chercher une complexité morale à son récit de vengeance, mais ce faisant il perd tout potentiel réellement émancipateur, et nous n’avons pas droit à la finale jubilatoire, à l’inversion de pouvoir brutale que nous espérions. Le problème c’est qu’un personnage comme celui de Preston apparait sans grand intérêt en 2023 — il n’y a là rien de neuf, et le procédé de rendre pathétique la violence issue d’un refoulé est pour le moins problématique, car le film parvient assez mal à condamner clairement l’acte d’agression initial, à expliquer sans justifier, une ligne toujours difficile à négocier.
En outre, dans sa recherche d’efficacité, Femme escamote bien des enjeux : le traumatisme de Jules est à peine exploré (l’ellipse entre l’attaque et la rencontre dans le sauna est bien pratique), et alors qu’il est impossible de ne pas voir les différences de classe et de race (Jules est noir, Preston est blanc), les cinéastes ne les exploitent pas. Tout ce qu’il pourrait y avoir de radical et de revendicateur s’effrite devant un scénario qui est finalement beaucoup plus préoccupé par le refoulé que par l’acception de soi, et qui par conséquent n’arrive jamais à un geste pleinement affirmatif et libérateur. En ce sens, il est des plus révélateurs que la performance finale de Jules en drag, là où s’articule le plus clairement sa vengeance, est éclipsée au profit de la réaction de Preston : certes, cela sert le suspense (nous savons à ce point que sa violence est inévitable), mais cela nous prive du moment de triomphe, le fier retour sur scène du personnage, pour y préférer ce qui ressemble plus à un drame amoureux, des plus douteux dans les circonstances. Pour un film avec un titre mettant explicitement de l’avant son protagoniste drag, cela apparait aussi surprenant que désolant. (Sylvain Lavallée)
prod. Dandelion Animation Studio / Toei
THE FIRST SLAM DUNK
Takehiko Inoue | Japon | 2022 | 124 minutes | Axis
Je ne pouvais pas m’empêcher d’écrire sur The First Slam Dunk : la projection de samedi dernier demeure l’une de mes plus excitantes expériences au Festival cette année. Sans doute aurais-je dû lire le manga d’origine (Slam Dunk) en amont, parce que les courtes anecdotes qui servent ici de caractérisation ne font pas grand-chose pour étoffer les personnages, et je dois avouer que l’espèce de fétichisme obligatoire sur les vêtements de sport griffés me dégoûte un peu, mais le jeu en vaut la chandelle. Car, c’est bien le jeu qui compte ici, le jeu tel que conçu par les grands stratèges politiques depuis l’époque romaine, le « circenses » de Juvénal, qui obnubile les spectateur·ice·s via l’euphorie de la victoire et l’agonie de la défaite, déchaînant d’une façon savamment orchestrée la passion des publics les plus fébriles. D’ailleurs, c’est peut-être la première fois que je constate à quel point l’Auditorium des Diplômés de la SGWU ressemble, durant Fantasia, à une arène sportive, où le public hue les méchants et acclame les gentils pour leur violence et leur adresse, électrisé par les maître·sse·s de cérémonie que sont les programmateur·ice·s (là-bas Mitch Davis avec son enthousiasme infectieux, ici Rupert Bottenberg, qui distribuait des mégaphones aux gens et les encourageaient à faire du bruit). Et pour peu qu’on s’y prête, le rituel est absolument jubilatoire.
La prémisse de cette adaptation est presque brillante. Après une brève introduction du protagoniste, Ryota Miyagi, qui nous fait comprendre l’abc de sa psychologie en évoquant la mort de son frère et son désir de remplir ses souliers sur le court de basketball, le film nous plonge dans la finale de championnat à laquelle participe son école. Tout le reste est développé à travers des flashbacks, alors que les cinq joueurs de l’équipe font alternativement des pauses dramatiques, et ouvrent les portes du temps grâce à leur narration en voix off. Or, force est d’avouer qu’on se fout un peu de leur background, puisque c’est sur le terrain qu’ils devront se prouver, et démontrer leur spécificité (le premier est un expert du dunk, l’autre excelle dans le lancer de trois points, le troisième est un as des rebonds…), de même que leur personnalité (grognonne, arrogante ou impassible). Ce sont moins des êtres humains que des rouages parfaitement huilés dans une partie parfaitement scriptée, où notre anticipation et notre excitation sont manipulées de main de maître grâce à une dramaturgie chorégraphique absolument sublime. C’est surtout une merveille de fluidité visuelle, tel qu’en témoigne son prix pour le Meilleur film animé de la Japan Academy, l’animation faisant office de catalyseur pour l’exaltant mouvement sportif, qu’il dynamise et accentue jusqu’à faire des joueurs des machines de divertissement idéales, nonobstant leurs qualités humaines limitées. À ce titre, force est d’ailleurs de constater que le drame du protagoniste est moins intéressant que celui de Hanamichi Sakuragi (l’impétueux protagoniste du manga), dont le sacrifice live sur le court pour le bien de son équipe est beaucoup plus stimulant et évocateur que le processus de deuil de son comparse. (Olivier Thibodeau)
Le film prend l’affiche aujourd’hui à Montréal
prod. Kinematics / Rough House Pictures
HIPPO
Mark H. Rapaport | États-Unis | 2023 | 100 minutes | Compétition Cheval noir
L’idée d’un Wes Anderson cauchemardesque, évoquée par Justine Smith avant la projection du film, est assez utile pour aborder cette tragicomédie vitriolique, sise à l’intersection de la saga familiale désaxée du réalisateur de Royal Tenenbaums (2001), de l’iconoclasme délirant d’un John Waters (à qui l’on emprunte la fécondation par seringue interposée de Pink Flamingos [1972]), de la froideur macabre et des passions incestueuses du Canine (2009) de Yorgos Lanthimos. La famille excentrique du récit, composée de l’égocentrique adulescent titulaire, d’une mélancolique jeune Hongroise adoptée et d’une mère monoparentale beaucoup trop décontractée pour les besoins de ses enfants, supporte bien cette comparaison. Mais c’est surtout la narration simultanément cocasse et solennelle (signée Eric Roberts !) et l’expression stoïque d’un savoureux humour pince-sans-rire par deux vedettes flegmatiques parfaitement castées qui viennent la cimenter. La photographie noir et blanc exsangue, emblématique d’une noirceur larvée qui explosera à l’occasion d’un climax fratricide, contribue quant à elle à cette qualité cauchemardesque, qui se situe à des années-lumière de la photographie chatoyante de Robert Yeoman.
Hippo et Buttercup sont deux jeunes adultes « scolarisé·e·s » à la maison au tournant du siècle. Lui est accroc aux jeux vidéo, particulièrement Body Harvest (édité par Midway Games, nous dit Roberts avec une précision documentaire délicieusement superflue), auquel il joue des heures durant dans un sous-sol aux murs plaqués de bois. Elle est une amatrice de musique classique, qui prend son bain le soir en écoutant du Liszt et en rêvant de porter l’enfant de son demi-frère. L’éducation sexuelle des protagonistes est particulièrement lacunaire, voyez-vous, au vu de la foi chrétienne qui règne dans la maison, de la puissance obscurantiste du blocage parental qui régit l’internet et du manque de pédagogie d’une mère qui décrit l’acte sexuel en parlant de « mettre la glu collante de l’homme dans la femme ». C’est d’ailleurs autour de cette lacune, et de leur désir de savoir, que gravitent les séquences les plus mémorables du film, dont la scène de repas familial avec un flagornant pédophile trouvé par Buttercup sur Craigslist. À ce titre, notons que l’iconoclasme n’épargne personne ici, grâce à un scénario décapant qui multiplie les grivoiseries de façon décomplexée. On rit de la mort, on rit de la pédophilie, on rit de la religion, comme on rit du sexe, parfois de façon simultanée, comme lorsque le narrateur évoque le « hard wood » du crucifix que Buttercup utilise pour se masturber la nuit. La parodie contient certes une part d’hypocrisie cependant, puisque la critique de la masculinité que recèle le film (se terminant même avec une transgression savoureuse de la genèse biblique) se fait aux dépens de la jeune Hongroise, dont le drame psychosexuel semble parfois vouloir prendre le dessus sur les pitreries de son frère, mais sans jamais vraiment y parvenir. Même chose pour la parodie de la chrétienté, qui pâtit quelque peu de l’utilisation constante de cantiques religieux pour donner une dimension épique au récit. Qu’à cela ne tienne, on s’amuse trop ici pour ne pas pardonner au grand pécheur Rapaport. Amen. (Olivier Thibodeau)
prod. House of Quest Films / QWGmire / Woodhead Creative
LOVELY, DARK, AND DEEP
Teresa Sutherland | États-Unis | 2023 | 87 minutes | Compétition Cheval noir
S'il ne réinvente pas la roue, Lovely, Dark, and Deep puise dans un large répertoire d'œuvres horrifiques pour nous proposer une expérience déstabilisante et réussie, orchestrée d'une main de maître par la scénariste Teresa Sutherland, qui signe son premier long métrage à titre de réalisatrice.
Traumatisée par un drame familial ayant marqué son enfance, Lennon a consacré sa vie à réparer ses torts : enfin garde-forestière, elle entend retrouver la trace de sa petite sœur disparue dans les bois alors qu'elle était sous sa surveillance. C'est donc seule au cœur d'un parc national que la jeune femme arpente la vaste région montagneuse où s’est déroulé l’incident à la recherche d'indices, qu'elle cartographie le territoire et enquête sur les disparitions inexpliquées que l'on rapporte un peu partout aux États-Unis. Aux magnifiques décors pastoraux mettant en vedette le wilderness américain s'opposent alors les angoissantes excursions nocturnes que seule perce la lampe torche de Lennon. Rapidement, son walkie-talkie se détraque, puis une voix d'outre-tombe se met à surgir de l'appareil hors fonction, un chevreuil fantomatique apparaît çà et là et des entités mystérieuses se profilent aux limites du champ de vision. La mise en scène, excellente, exploite à merveille les jeux de lumière et d'ombre pour élaborer une épaisse ambiance de paranoïa et d'appréhension qui joue sur nos peurs les plus primaires, enfantines, celles de l'inconnu et des ténèbres. L'expertise de Lennon contribue beaucoup à accentuer la tension, car contrairement à ces personnages d'imprudent·e·s perdu·e·s en forêt — on pense notamment aux étudiant·e·s de The Blair Witch Project (Daniel Myrick et Eduardo Sánchez, 1999) —, l’héroïne est formée à la survie en nature, elle sait s'y repérer et dompter son environnement. Sa panique grandissante n'en devient que plus anxiogène, magnifiée par une trame sonore de très bonne facture rappelant le travail de John Carpenter, composée par Shida Shahabi.
Il faut reconnaître ici l'évidente expérience de scénarisation de Sutherland, qui a su caractériser son personnage principal de manière à ce que ses blessures et sa quête d'absolution se fondent naturellement aux codes du cinéma d'horreur pour former un tout intriqué. Les réminiscences qui accablent très tôt Lennon mêlent le passé au présent par le biais d'inserts, et du même coup brouillent la frontière distinguant le retour du refoulé et les événements paranormaux. La forêt devient le lieu de la culpabilité intérieure alors que finit par s'entamer un long cauchemar au sein duquel la garde-forestière est maintenue captive par une entité mystérieuse (à moins qu’il ne s’agisse de son inconscient). Prisonnière d'une boucle temporelle qui réitère les traumas et les incitations au mal, elle doit confronter ses propres démons et ceux qui peuplent le parc. Efficace, cette boucle devient toutefois lassante tant elle s'étire et paraît emphatique ; elle finit également par entériner cette impression de superficialité entourant l’héroïne. Car à force d'évoluer d'une manière qui sert parfaitement le récit, celle-ci perd en épaisseur ce qu'elle gagne en efficience narrative. En dehors du regret et de l'obsession l'animant, quels sont les amours, les tics, les banales habitudes qui définissent Lennon en tant qu'être humain ? Le récit se clôt et on l'ignore toujours, mais tant pis : on aura passé un très bon moment en sa compagnie. (Anthony Morin-Hébert)
PARTIE 2
(Divinity, Raging Grace,
Sympathy for the Devil, Vincent doit mourir)
PARTIE 4
(The Becomers, East End Hustle, Femme,
The First Slam Dunk, Hippo, Lovely, Dark, and Deep)
PARTIE 5
(Hundreds of Beavers, Irlande cahier bleu,
River, With Love and a Major Organ)
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