DOSSIER : Le cinéma et ses conjurations
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Festival Fantasia 2016

Par Olivier Thibodeau



Petit guide de survie à l’intention des fans

Ça y est, le temps est venu ! L’odeur de la pellicule tordue embaume l’air suffocant du centre-ville, et une fièvre incurable assaille la cinéphilie montréalaise. Les kaijus jettent une ombre menaçante sur le campus de l’université Concordia, sous laquelle se déroule une rixe féroce entre des goules perverses et des ninjas de synthèse. Après une année d’attente, Fantasia est finalement à nos portes, de retour pour sa 20e édition !
 
Question de célébrer ce joyeux anniversaire, Mitch Davis et sa bande convient à la fête deux des plus grandes stars du cinéma de genre international: Takashi Miike (As the Gods Will et Terraformars) et Guillermo Del Toro (Creature Designers : The Frankenstein Complex), récipiendaires respectifs du Prix de carrière honorifique et du Prix Cheval noir. Seront également de la partie Kevin Smith (Yoga Hosers), Lloyd Kaufman (The Toxic Avenger, présenté en version française), Dee Wallace (Red Christmas), Barbara Crampton (Little Sister), Christopher Lloyd (I Am Not a Serial Killer), Jean-Claude Lord (Délivrez-nous du mal), Joel Potrykus (The Alchemist Cookbook) et Mike Flanagan (Before I Wake).
 
Parmi les entrées incontournables de la section asiatique, notons les nouvelles oeuvres de Studio 4oC (Harmony), Johnnie To (Three), Kiyoshi Kurosawa (Creepy) et Shunji Iwai (A Bride for Rip Van Winkle) ainsi que les succès cannois Train to Busan, Psycho Raman et The Wailing. On voudra aussi jeter un coup d’oeil au drame faustien If Cats Disappeared from the World, à la décapante comédie familiale What a Wonderful Family , à Too Young to Die, adaptation rock n’ roll du Jigoku (1960) de Nobuo Nakagawa, ainsi qu’aux drames de prostituée et de yakuza crépusculaires The Bacchus Lady et Kiyamachi Daruma.
 
Le reste de la sélection inclut une constellation d’ovnis, parmi lesquels scintille le nouveau film d’Anna Biller, suite spirituelle de la comédie rétro-féministe Viva intitulée The Love Witch, et Tank 432, huis-clos paranoïaque produit par Ben Wheatley. Ne serait-ce que pour sa singularité culturelle, le drame d’horreur iranien Under The Shadow est également digne de mention, ainsi que Tower, ambitieuse recréation de la tuerie de l’Université du Texas en 1966. Question de baigner dans du sang neuf, on aura également la chance d’assister à d’excitants premiers long-métrages, tels que The Arbalest, révélation du festival SXSW, le très coloré Antibirth et le très sombre Eyes of My Mother, ainsi que le pseudo–documentaire Écartée de Lawrence Côté-Collins, héritière spirituelle du vénérable Robert Morin.
 
Fantasia propose également cette année une section spéciale dédiée au cinéma de genre polonais. Parmi celle-ci se retrouve sans doute la plus précieuse perle du festival: On the Silver Globe d’Andrzej Zulawski, épopée de science-fiction tournée en 1977 et récemment restaurée, basée sur le roman éponyme ayant inspiré l’oeuvre de Stanislav Lem. Cette section comprend en outre trois titres fascinants: l’indescriptible comédie musicale The Lure, le décadent film d’horreur Demon, et le très prosaïque I, Olga Hepnarova.
 
Marquée par un surprenant éclectisme, la section animée nous propose quant à elle un véritable tour du monde. Du Canada (Nova Seed) à la Corée du Sud (Seoul Station), en passant par la Martinique (Battledream Chronicle), l’Espagne (Psychonauts) et la Turquie (Bad Cat), elle couvre une impressionnante variété d’esthétiques et de techniques. Elle contient en outre un incontournable artéfact historique: Momotaro, Sacred Sailors (1945), le tout premier long-métrage d’animation japonais. Film de propagande déjanté destiné aux jeunes enfants, celui-ci préfigure non seulement le style iconique d’Osamu Tezuka, mais il contient également des scènes inédites de profanation des cartoons américains. Une oeuvre de pure indulgence festivalière !


Critiques

Battledream Chronicle
For the Love of Spock
Momotaro, Sacred Sailors
Tank 432
The Lure

The Wailing
Three
We Are the Flesh
Yoga Hosers

Entrevues


Takashi Miike

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Article publié le 14 juillet 2016.
 

Festivals


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