Créé il y a un an, le Festival AmérAsia a pour but d’approcher et de rapprocher la forte hybridation cinématographique entre l’Orient et l’Occident, de favoriser l’échange permanent entre les deux pans planétaires, et d’en isoler certaines des oeuvres les plus fortes. Encore jeune, le festival sera pourtant parvenu à réunir cette année une série d’opus des années 2000 qui, bien que nous en connaissions déjà quelques titres, n’ont pour la plupart été l’affaire que d’une ou deux projections en salles dans un festival, voire d'une simple distribution DVD, voire d’aucune distribution.
C’est ainsi que l’on aura la chance de revoir
Dream de Kim Ki-duk, oeuvre incontournable du maître coréen tournée aux côtés de Joe Odagiri, superstar japonaise. Nous pourrons également revoir le premier film de Bong Joon-Ho,
Barking Dogs Never Bite. Mieux encore, le
Breathless de Yang Ik-june et le
The Clone Returns Home de Kanji Nakajima qui, à mon humble avis, figurent parmi les plus grandes oeuvres réalisées en ce début de XXIe siècle.
Nous aurons aussi l’occasion d’assister à différents séminaires : un premier sur la coproduction entre le Canada et l’Asie, puis un deuxième sur les négociations financières et légales d’un contrat de production en cas de coproduction. Deux séminaires offerts en anglais, mais qui devraient être des incontournables pour les créateurs émergents - AmérAsia est une initiative de Ciné-Asie, compagnie de production et de distribution qui organisera au sein de son festival une compétition de vidéo-portraits. Voilà une belle manière de se faire un nom et d’être distribué à l’international pour une première fois.
Enfin, samedi le 12 mars prochain à 19h00 au Club Warehouse (4119 St-Laurent), AmérAsia vous convie à une soirée bollywoodienne où seront au programme
Bollywood Dream, un film de Béatriz Seigner sur l’atteinte dU rêve bollywoodien par trois jeunes actrices brésiliennes, ainsi qu'un atelier de danse et une nuit de J-Pop, de K-Pop et de visual rock. Bref, rien de mieux pour s’immerger dans l’air du temps nippo-coréen.
Il est si rare de voir du cinéma venu d’Asie sur nos écrans - exception faite de Fantasia qui aura toujours su palier ce manque - qu’il ne faudrait pas rater pareille occasion, quitte à ne voir qu'une ou deux oeuvres de ce palmarès alléchant. Car comme on a pu le dire récemment entre ces pages, la distribution du cinéma étranger à Montréal ne repose que sur le désir du spectateur de bien vouloir voir ces films. Et AmérAsia semble bien faire les choses jusqu’ici. Le festival s’étendra du 3 au 6 mars, puis du 11 au 13. Deux weekends d’affilé, voilà une bonne raison pour ne pas avoir de mauvaises raisons.
FILMS CONCERNÉS
BREATHLESS de Yang Ik-june (2009)
THE CLONE RETURNS HOME de Kanji Nakajima (2008)