:: La bataille de Saint-Léonard (2024) [Picbois Productions]
Tout le monde connaît la Loi 101 (1977). Tout le monde connaît les noms de Camille Laurin et de René Lévesque. Mais qui a déjà entendu parler de Raymond Lemieux et de la crise linguistique de Saint-Léonard (1968-1969) ? C’est à cet événement historique méconnu que s’est consacré le documentariste Félix Rose dans son dernier long métrage. Le cinéaste, que l’on connaît surtout pour son film Les Rose (2020), où il plongeait dans le passé militant de son père, Paul Rose, et de son oncle, Jacques Rose, felquistes notoires pour avoir kidnappé Pierre Laporte, m’entretient ici de sa volonté de transmission et de sa propre quête identitaire, qu’il poursuit aussi dans cette nouvelle œuvre.
Dans La bataille de Saint-Léonard, le réalisateur revient sur la vie de Raymond Lemieux et Mario Barone, « deux remarquables oubliés », qui se sont affrontés dans le combat pour la langue d’enseignement au Québec. À la fin des années 60, à Saint-Léonard, les francophones subissent de la discrimination et sont perçus comme inférieurs à leurs homologues anglophones. Les enfants sont scolarisés dans une langue hybride, mélangeant dans une même phrase l’anglais et le français. L’architecte Raymond Lemieux, issu d’une famille modeste de huit enfants, élevés par des parents anglophones et francophones, se battra pour changer cette situation linguistique. Il quitte son emploi pour se consacrer entièrement à cette cause. Il initie une fronde populaire qui mènera à de nombreux rassemblements et manifestations, voire à des émeutes, qui conduiront éventuellement à l’adoption de la Loi 101 en 1977.
De l’autre côté du spectre politique, on retrouve le deuxième protagoniste du film, Mario Barone, qui a quitté l’Italie fasciste pour se faire une vie dans le quartier de Saint-Léonard. L’homme, impliqué en politique municipal, milite en faveur du bilinguisme dans les écoles primaires : « Les efforts de Barone contribuent à mettre de la pression sur le gouvernement de Jean-Jacques Bertrand qui fait adopter en 1969 son projet de loi 63 qui vise à accorder le libre choix pour la langue d’enseignement aux parents. » [1]
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Sarah-Louise Pelletier-Morin : Au début du film, tu présentes une archive d’une entrevue que tu as réalisée avec Raymond Lemieux en 2017. Comment as-tu entendu parler de la bataille de Saint-Léonard et du combat de Raymond Lemieux ?
Félix Rose : Mon père et mon oncle ont participé à plusieurs événements historiques durant la Révolution tranquille. Donc, j'ai fait de la recherche pour le film Les Rose, et j'ai découvert Raymond Lemieux, qui avait un peu connu mon père. Je trouvais que la crise linguistique de Saint-Léonard était un événement très riche et complexe. Je ne voyais pas comment je pouvais en faire un chapitre dans Les Rose. J’ai pensé que ça méritait son propre film. Donc je me suis un peu passionné pour l'événement, en parallèle aux Rose. Quand j'ai vu que Raymond Lemieux était en fin de vie, je me suis dit que j’allais faire une entrevue avec lui et il a accepté. On a fait l'entrevue. J'ai été très touché, l'homme m'a beaucoup touché… On dit que la révolution mange ses enfants. Lui, il a été complètement oublié, évacué de la mémoire collective. J'ai fait cette entrevue avec lui et, quelques mois plus tard, il est décédé. Il n'y a pas un média qui en a parlé. Il est mort complètement dans l'oubli.
Je trouvais que c'était important de remettre de la lumière sur cet événement, parce que je trouvais que ça éclairait aussi le présent. Quand on oublie les erreurs du passé, on a tendance à refaire les mêmes gaffes. Cet épisode amène des pistes de réflexion par rapport au présent. On vit les mêmes débats aujourd'hui par rapport à l'immigration, par rapport à la langue, par rapport au vivre-ensemble. J’ai pensé que cela permettait peut-être d'avoir des pistes de réflexion pour la situation actuelle.
[Picbois Productions]
SLPM : Je lisais sur Letterboxd le commentaire d’un spectateur disant que tes deux films (Les Rose et La bataille) lui en avaient appris davantage sur l’histoire du Québec que tous ses cours d’histoire au secondaire. Ça en dit long… Est-ce que c’est une tes ambitions, en tant que cinéaste, d’éduquer la population ?
FR : J'ai une famille de profs, donc c'est sûr que la transmission c'est bien important pour moi, la transmission de notre histoire. C'est sûr que même moi j'ai été professeur quand j'ai commencé. Donc il y a une volonté éducative, mais pas dans le sens didactique du terme.
On fait très peu de cinéma historique au Québec parce que ça coûte très cher. Les Américains et les Européens sont très bons pour mettre en scène leur histoire. Souvent, il y a des jeunes qui connaissent mieux l'histoire américaine que l’histoire québécoise, parce qu'on n’a souvent pas les moyens de se raconter.
SLPM : Pourquoi ça coûte aussi cher de faire des films historiques ?
FR : Un film comme j'ai fait avec autant d'archives, ça coûte une beurrée. C'est un luxe de pouvoir le faire, mais la majorité des documentaristes ne peuvent pas le faire parce qu'ils n'ont pas les moyens.
Les archives, au Québec, premièrement, c'est mal catalogué, c'est souvent mal archivé. Il faut les restaurer, il faut les retrouver. Des fois, ça traîne dans des sous-sols, dans les coffres-forts d’archives. Il faut les faire numériser à nos frais, puis souvent on ne sait même pas ce qu'il y a sur l'archive. Une fois que tout ça est fait, il faut libérer les droits. Puis même si c'est des institutions comme Radio-Canada et l'ONF, qui sont des institutions publiques, il faut libérer les droits. Pour les libérer à perpétuité, c'est 100$ par seconde ! Donc, il n'y a pas beaucoup de gens qui ont les moyens de se payer ça. C'est astronomique. Pourtant, ce sont des fonds publics. Les fonds publics coûtent souvent plus chers que les fonds privés.
SLPM : A-t-il été difficile de trouver des fonds pour financer La bataille ?
FR : Je dirais que pour Les Rose, ça a été très difficile. Ça m'a pris quasiment une décennie à financer. J'ai investi beaucoup de mon salaire. Tandis que pour Saint-Léonard, on a profité de la réputation des Rose, qui a connu un succès d’estime et un succès au box-office. Ça m'a permis d'avoir un financement que je n'aurais jamais eu. Je me considère très chanceux de pouvoir le faire.
SLPM : En t'écoutant, j’ai l’impression qu’il y a quasiment une part de militantisme là-dedans aussi, dans le fait de se battre pour avoir accès aux archives.
FR : Oui, c’est une bataille, un combat. Et pour revenir à ta question sur la portée éducative, c’est un commentaire qui revenait souvent chez les jeunes. Autant Les Rose que La bataille, mes films rencontrent un succès chez les jeunes. Ils me disent : « Mais pourquoi on ne m'a jamais raconté ça ? » On parle beaucoup de racisme dans les universités actuellement, mais beaucoup de jeunes ne sont même pas conscients que leurs grands-parents, eux-mêmes, ont été victimes de racisme. Il y a donc une volonté de transmission dans mes œuvres.
SLPM : C’est assez étonnant. J’aurais pensé que tes films auraient plus de succès auprès d’une génération plus âgée, qui a connu la Révolution tranquille, la Loi 101, la crise d’Octobre... Comment tes films sont-ils reçu chez les jeunes ?
FR : La première projection du film La bataille de Saint-Léonard a eu lieu à l'Université Laval. Il y avait 70 jeunes, la salle était pleine. Puis il y a eu un débat très intéressant. Ça permet de réaliser que les jeunes n'ont pas le même rapport à la langue française et à la langue anglaise. Ils ne sont pas complexés comme nos parents pouvaient l'être par rapport au français. À l'époque, il y avait une charge sociale dans le fait de parler français ; c'était la langue des ouvriers… Maintenant, ce n’est plus le cas. Parler français n'est plus un frein aujourd'hui pour accéder aux meilleurs emplois et pour vivre confortablement. Pour les jeunes, la Loi 101 a toujours fait partie des meubles, mais ils ne savent pas d'où ça part. On connaît Camille Laurin, bien sûr, mais on ne sait pas quel mouvement a mené à ça.
SLPM : C’est intéressant que tu te penches sur ce qui précède la Loi 101 plutôt que de mettre en lumière un personnage comme Camille Laurin. Tu mets souvent de l’avant des personnages de l’ombre, des petites gens, issues de milieux modestes.
FR : Oui. Des personnes comme Raymond Lemieux ou Mario Barone, on peut qualifier leurs gestes d’héroïques parce qu'ils ont tout sacrifié dans leur engagement. Dans les films, on voit souvent de grandes personnalités artistiques ou des politiciens. Mais ces gens-là, issus de la rue, issus du milieu populaire, ce sont des militants. Ils ont labouré la terre ! Les politiciens, quant à eux, sont toujours en réaction. C'est rare qu'ils soient en avant, avec le peuple. Les politiciens agissent en fonction de la volonté populaire. Donc moi, je voulais mettre la lumière sur ces gens-là, qui sont souvent oubliés des livres d'histoire, comme Raymond Lemieux.
J’arrivais aussi à trouver grâce à lui le chaînon manquant de l’histoire. Je souhaitais ainsi montrer quel était le Québec d'avant la Loi 101, et donner une visibilité aux gens qui s’étaient battus pour qu’une telle loi soit votée. Avant Camille Laurin, il y a des gens qui ont labouré la terre ; il ne s'est pas levé un beau matin et s’est dit : « Je vais faire une loi 101. » Il y avait du monde avant lui. Donc, c'est comme cet élément-là qui manque à beaucoup de jeunes, puis même aux moins jeunes, aux personnes plus âgées, qui en avaient entendu parler un peu, mais pour qui c'était vague dans leur tête, pour qu'ils comprennent que l'idée, c'est que, comme société, on veut avancer, on ne veut pas reculer. Même chez des jeunes, j'entends souvent parler du libre choix pour la langue d'enseignement, mais on revient aux années 60, au discours de l'Union nationale où Jean-Jacques Bertrand disait qu'on ne veut pas abandonner nos acquis.
:: Raymond Lemieux [Picbois Productions]
:: Mario Barone [Picbois Productions]
SLPM : Parlons de tes protagonistes, Raymond Lemieux et Mario Barone. Plutôt que d’antagoniser ces deux personnages, on sent que tu essaies aussi de trouver des points de rapprochement et de voir en quoi ils se ressemblent. Ils viennent tous deux de milieux modestes.
FR : Je voulais montrer les deux côtés de la médaille. Je trouvais ça intéressant parce que, même si on est en désaccord avec un des deux points de vue, chaque vision se comprend très bien. D’un côté, on comprend les francophones de vouloir protéger leur langue et leur culture, et de l’autre, on comprend la communauté italienne de vouloir le meilleur pour leurs enfants. À l'époque, étant donné que la communauté italienne était plus pauvre que les Canadiens et les Français, l'anglais était incontournable pour se sortir de leur condition économique. Pour pouvoir sortir de sa condition d'ouvrier, il fallait apprendre l'anglais.
SLPM : Craignais-tu de t’attirer les foudres de certaines communautés en créant cette œuvre ?
FR : Je m'attendais honnêtement à plus de polémique, mais je pense que la façon de parler de la communauté italienne, qui est aussi incarnée dans le récit à travers une voix forte, a permis d’éviter la polémique. Le fait que la communauté italienne ne soit pas antagonisée m’a aussi attiré de bonnes critiques de la part des Italiens et des anglophones. Je ne voulais pas créer de polémique, je voulais surtout encourager le dialogue.
SLPM : Comment s’est imposé le choix de Mario Barone ? Est-ce que c’est arrivé tôt dans ta démarche ?
FR : Barone s'est imposé très rapidement parce qu'il a construit en grande partie la ville. C'est lui qui a amené une partie de la communauté italienne à vivre à Saint-Laurent. C'était un peu le numéro 2 de la ville, en tant que conseiller municipal. Quand j'ai vu à quel point l’attentat à la bombe dans sa maison l'avait touché, cela m’a convaincu de lui faire une place dans ce film.
La première fois que je l’ai rencontré, j'étais un peu inquiet. Je n’étais pas dans ma zone de confort, avec mon nom de famille. Je me suis dit que les gens de la communauté italienne ne voudraient pas me parler. Mais j'ai quand même voulu briser la glace. Quand j'ai parlé du projet au fils de Mario Barone, qui apparaît dans le film, il y a eu un moment de silence, mais il était curieux. On s'est rencontrés, je lui ai parlé de mon histoire familiale et il m'a dit : « Mon père aussi»… On a connecté les deux. Il m'a présenté sa famille et ils m’ont fait confiance. Je suis très chanceux.
SLPM : Dans la plupart de tes films, tu fais cette navette entre l’intime et le politique. Plusieurs scènes nous invitent dans l’intimité des descendants de Raymond Lemieux et de Mario Barone. Tu existes beaucoup dans ce film aussi, non pas seulement parce que tu y figures physiquement, mais aussi parce que tu sembles te projeter dans l’expérience de ceux et celles que tu interroges.
FR : À cause de mes antécédents familiaux, je m'intéresse beaucoup à l'impact du militantisme sur ces individus, mais aussi sur leur famille. Lemieux et Barone ont choisi leur combat, mais pas leurs enfants, ni leur épouse, qui subissent les conséquences de ça. C'est là, je pense, qu'il y a des points de rapprochement entre les deux. Je me suis dit que les gens aux convictions opposées vivent des trucs assez semblables au niveau de l'impact sur eux et sur les familles. Je trouvais ça très intéressant. J'avais plus de distance par rapport à mon sujet que dans Les Rose.
SLPM : La force du film c’est justement de soulever cette ambivalence sur le prix à payer pour s’engager en politique. On sent que tu ne réussis pas à trancher cette question : est-ce que ça vaut la peine de mettre sa famille de côté pour faire avancer une cause ? Je me demandais si ta réflexion avait évolué à ce sujet depuis Les Rose.
FR : Si on prend le cas Raymond Lemieux, je pense qu’il a réellement fait avancer une cause, celle de la langue d’enseignement. Grâce à lui, la Loi 101 est arrivée beaucoup plus tôt. Il a mis la table, donc on lui doit beaucoup. On peut donc dire qu’il a tout donné, mais il n'a rien reçu en retour. Il a tout perdu : sa famille, son emploi, sa santé mentale, et il s'est fait complètement oublier. Mon film cherche à montrer les contrecoups de l’engagement.
:: Raymond Lemieux [Picbois Productions
:: Archives familiales de la famille Barone [Picbois Productions]
SLPM : Tes trois derniers documentaires portent sur des sujets historiques. Est-ce que le fait de traiter de sujets historiques te donne plus de liberté, mais aussi un certain recul, comme cinéaste ?
FR : Mes premiers films, moins connus, portaient sur des sujets d’actualité (par exemple, une élection de QS [Avec la gauche, 2014] et le référendum en Écosse, [Yes, 2017]). Je serais à l'aise de retourner vers des sujets contemporains. Mais pour l'instant, je suis tellement passionné d'archives que je souhaite continuer à traiter de sujets historiques. Et le recul du temps, comme tu dis, permet aussi d’avoir une perspective difficile sur un sujet qui se passe devant nos yeux.
Mais mon intérêt pour l’histoire québécoise repose avant tout sur le fait que la période de la Révolution tranquille est très riche et c'est pas mal le last call parce que les gens qui ont connu cette période sont assez âgés. Depuis Les Rose — ça fait déjà 4-5 ans —, une bonne partie des intervenants sont décédés. Donc je me dis que c’est maintenant ou jamais pour faire des films sur cette période.
SLPM : En regardant ton film, je me disais qu’il n'y avait aucun silence, ou presque. C'est un film dans lequel il y a tellement de mots. J’avais envie de t’entendre sur ta vision du cinéma : est-ce que tu privilégies un cinéma de texte. Et le pendant de cette question : quelle est la place de l'image dans ta cinématographie ?
FR : D’emblée, je te dirais que je fais du cinéma de transmission. Je n'ai pas la prétention de réinventer la roue. Mon école, c’est la fiction. Je veux que les gens embarquent dans une expérience cinématographique, dans une histoire. Je suis doué pour écrire une narration. Quand tu regardes La bataille de Saint-Léonard, tu vois des archétypes dans les personnages, ce sont des personnes ordinaires qui vivent des trucs extraordinaires ; il y a un arc narratif : tu vois aussi un élément déclencheur, des péripéties, et la musique occupe une place très importante, le son aussi.
Quant à l'image, je veux que les gens vivent une expérience cinématographique (je ne suis pas du tout contre la notion de divertissement). Quand tu vas au cinéma, tu veux vivre des émotions… J'ai l'impression que si je faisais des documentaires trop didactiques, et peut-être plus arides, j'irais parler seulement aux convaincus et aux gens qui s'intéressent vraiment à ça. Je crois que le documentaire populaire, ça se peut. J’essaie de rejoindre des gens qui n'ont pas forcément de connaissances historiques. Avec mes films, je veux susciter une curiosité et faire que les gens aient le désir d'aller plus loin dans leur réflexion par rapport au sujet que j'aborde.
Je dirais, par-dessus tout, que je suis un cinéaste de montage. Une grande partie de mon travail, c’est de construire le montage. Certes, j’aime la parole, je fais des entrevues sur plusieurs années, je fais de la recherche sur plusieurs années, mais c’est le montage qui me préoccupe beaucoup. Je fais ça avec Michel Giroux. Je travaille davantage sur l’aspect narratif, et lui, il amène du souffle et de la poésie.
Grâce à son montage, les images ne sont pas forcément ce qu'on nous raconte, ça peut être autre chose. Elles véhiculent l'énergie de l'époque, ou le sentiment de transmission par la parole. Souvent, les archives d'époque n'ont pas de son. On refait souvent les sons en post-production pour qu'on sente le bruit des usines, par exemple, le côté oppressant.
SLPM : Les images d’archives de ton film sont vraiment sidérantes. J’avais l’impression de voir le passage de Charles de Gaulle pour la première fois. Certaines scènes d’histoire, que j’ai toujours vues en noir et blanc, apparaissent ici en couleur. Est-ce que tu les as colorisées ?
FR : Non, je suis un puriste là-dessus ! Ce sont les images originales, en couleur. En fait, c’est parce qu’on voit toujours les mêmes images. Par exemple, pour la crise d’Octobre, ce sont toujours les mêmes plans. C’était vraiment difficile de trouver des nouvelles images d'une crise que personne ne connaissait. Pour Charles de Gaulle, on voit toujours les mêmes extraits du film de Jean-Claude Labrecque, qui sont spectaculaires. Ce film-là est magnifique. Mais moi, je voulais briser le référent, donc j'ai fait de la recherche pour trouver des images inédites du passage de de Gaulle au Québec. Il n’y a pas une seule image du film de Labrecque. Pour y arriver, j’ai fouillé dans des archives de petites équipes de Radio-Canada et de l'ONF afin de trouver des matériaux filmiques qui n'ont pas été diffusés pour raconter l'événement, mais qui offrent ici une perspective différente.
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Passionné d’histoire, Félix Rose développe tout jeune une conscience politique et sociale. Après des études en cinéma et en télévision, il entame son métier de documentariste avec les films Avec la gauche (2014) et Yes (2017). En 2020, il réalise le documentaire Les Rose qui est l’aboutissement d’une quête personnelle visant à mieux comprendre le passé de son père, le felquiste Paul Rose, et sa famille. La même année, il coréalise une série d’enquête de six épisodes, Le dernier felquiste, sur l’assassinat non résolu du felquiste François Mario Bachand et l’histoire des différents réseaux du Front de Libération du Québec. En 2024, il complète une série de quatre épisodes sur la rivalité musicale entre deux groupes de rock québécois : Offenbach et Corbeau. Son plus récent film documentaire, La bataille de Saint-Léonard porte sur une crise linguistique qui mènera à l'adoption de la Charte de la langue française (Loi 101).
:: Félix Rose [Picbois Productions]
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