« À ceux qui n’ont rien doit être restitué... le cinéma. »
Il s’agit du dernier écriteau du magnifique film de Thom Andersen,
The Thoughts That Once We Had, œuvre de montage, voyage mnésique d’un cinéphile en terres deleuziennes ; c’est aussi le crédo de nombre des films que la rédaction de Panorama-cinéma a retenus de l’année 2015. Car tant par nos numéros trimestriels (
Comédie et subversion,
Les apocalypses au cinéma et
Figure de l’ombre) que dans cette magnifique cohorte, il nous a semblé juste durant cette année de partager nos passions et nos réflexions au sujet des fonctions les plus nobles du cinéma : sa capacité à transfigurer le réel, à éduquer le regard, à envelopper les discours (esthétiques, politiques, intellectuels, humanistes) d’un corps qui bouge et d’une langue qui claque, à faire en sorte qu’en dépit d’une société encerclée par la surdose d’images aussi choquantes que banales (quel drame que celles-ci deviennent celles-là et rarement l’inverse !), le cinéma puisse toujours faire sens de notre rapport au monde et aux imaginaires qu’il essaime. Cette année cinématographique était une année pour (r)ouvrir les yeux, pour prendre toute la mesure de ce qu’une image contient d’histoire, d’onirisme et de possibles possibilisés. Ces trente films en témoignent.