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Jeux vidéo : Rétrospective 2016

Par Louis Filiatrault



Le refrain est maintenant bien connu : 2016, du point de vue du climat social, aura été difficile. Que l’on s’intéresse au sport, au cinéma, à la politique locale ou étrangère, les raisons de perdre espoir ou de s’insurger contre les clivages séparant les citoyens n’auront jamais manqué. Et sans avoir été la pire année pour ce qui concerne directement les amateurs de jeux vidéo — 2014 et le tourbillon « Gamergate » détiennent toujours la palme pour la période récente — chaque semaine ou presque aura réservé son scandale, sa tempête dans un verre d’eau érigée en enjeu dont dépendrait le sort de la race. Il y a souvent eu de quoi en oublier les fruits, résultats de long et dur labeur, de ce qui a globalement été reconnu comme une cuvée forte et généreuse.
 
Côté tendances, la lune de miel entre le jeu vidéo et la plateforme de financement Kickstarter est terminée, tout comme les belles années d’efforts créatifs pour appareils mobiles, chaque vague ayant permis de matérialiser des œuvres mémorables. L’ère des appareils de réalité virtuelle commence peut-être, mais leur absence généralisée des sommaires de fin d’année suggère qu’il reste encore bien du chemin à faire. Le sport électronique poursuit quant à lui sa trajectoire ascendante à l’échelle mondiale, gagnant un nouveau joueur particulièrement populaire du nom d’Overwatch, mais continue largement son évolution en vase clos, parallèlement au reste de l’industrie.
 
Car en opposition aux quelques gros titres dominant les e-sports, le marché plus large demeure noyé dans l’abondance. Un chiffre proprement absurde pour le démontrer : environ 40 % des produits disponibles sur la boutique Steam, en ligne depuis 2003, auraient été lancés en 2016. L’offre de qualité est à son comble, mais toujours plus de talentueux artisans se résignent à claquer la porte — saluons Tale of Tales, classés en tête de notre palmarès de 2015 — ou à poursuivre la danse des ventes saisonnières et du marketing viral sans garanties. Le jeu vidéo échoue encore à rejoindre et renouveler substantiellement son public, et la présente liste espère rappeler que la diversité constitue assurément l’une des principales raisons de s’y intéresser aujourd’hui.
 
Mentions hors classement :
 
BURLY MEN AT SEA, Brain&Brain, États-Unis (PC, Mac, iOS, Andoroid)
DARK SOULS III, From Software, Japon (PC, PS4, XONE)
DEVIL DAGGERS, Sorath, Australie (PC, Mac, Linux)
DISHONORED 2, Arkane Studios, France (PC, PS4, XONE)
EVEN THE OCEAN, Analgesic Productions, États-Unis (PC, Mac)
HITMAN, IO Interactive, Danemark (PC, PS4, XONE)
HYPER LIGHT DRIFTER, Heart Machine, États-Unis (PC, Mac, Linux, PS4, XONE)
OVERCOOKED, Ghost Town Games, Royaume-Uni (PC, PS4, XONE)
OWLBOY, D-Pad Studio, Norvège (PC)
QUADRILATERAL COWBOY, Blendo Games, États-Unis (PC, Mac, Linux)
SMALL RADIOS BIG TELEVISIONS, Fire Face Corporation, Canada (PC, PS4)
TRIENNALE GAME COLLECTION, Artistes variés (PC, Mac, Linux, iOS, Android)


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Article publié le 23 janvier 2017.
 

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