STAR WARS EPISODE III : REVENGE OF THE SITH
(2005)
George Lucas
Par Frédéric Rochefort-Allie
La boucle est bouclée, la page est tournée, Star Wars
est terminé. Le 6e volet de ce qu'on pourrait nommer avec justesse
la plus importante saga de toute l'histoire du cinéma est maintenant
en salles. C'est donc un voyage de plus de 28 ans qui prend fin en ce
19 mai 2005, une épopée qui aura emporté avec elle
des gens de toutes générations, fans de l'ancienne ou
de la nouvelle trilogie. Avec la déception des deux derniers
épisodes, George Lucas n'avait qu'un seul devoir avec l'épisode
III, frapper très fort pour sauver sa «prélogie»
de la risée des fans... le temps de faire un retour en «force».
Nulle surprise donc que l'Épisode III s'attarde sur
le seul chapitre jusqu'alors inconnu, la décente aux enfers d'Anakin
(Hayden Christensen), LE volet le plus attendu. Reprenant précisément
où nous laisse la seconde saison du dessin animé Clone
Wars, la République en guerre contre les séparatistes,
Revenge of the Sith débute par un véritable feu
d'artifice! Mais Star Wars s'essouffle une fois le spectacle
d'effets spéciaux de l'introduction et les amusantes (et étrangement
violentes) aventures de R2-D2 terminées. L'ambiance se ramollit
et laisse place à certains dialogues plus ou moins importants
et de qualité variante. Par exemple, Padmé monopolise
pratiquement une scène pour déclarer qu'elle a fait une
chambre pour le bébé. Est-ce nécessaire? Alors
que l'histoire semble se répéter et que le spectateur
pense tranquillement à s'endormir, le film reprend toute son
énergie et fonce à pieds joints dans la deuxième
partie dans cette exploration du côté obscur de la force.
Pour reprendre les mots mêmes d'Anakin: «This is where
the fun begins.»
Le film devient donc incroyablement sombre pour un film familial,
et même si les passages les plus violents sont pour la plupart
simplement suggérés, l'imagination fait un travail incroyable.
Nous n'aurions pu espérer pareil retour du seigneur Sith Vader
et nous en devons beaucoup à la présence de l'acteur principal,
Hayden Christensen. Son énergie transcende l'écran. Il
est l'incarnation même d'un jeune Vader qui, comme les autres
épisodes le confirmaient, rêve de gloire et de puissance
et n'arrive pas à maitriser sa haine. Le jeu un peu gros de l'acteur
dans l'Épisode 2 sert donc parfaitement le personnage
et il est maintenant évident que Christensen fut engagé
pour Vader et non pour incarner le jeune padawan amoureux qu'il était
auparavant. Son personnage donc, traversera une série d'évènements
dramatiques qui sont encore une fois dans la pure tradition de la tragédie
et qui viennent aussi confirmer que la maitrise de Lucas n'est pas dans
les dialogues, mais les situations et les mises en place de scènes
mythologiques à très grand déploiement.
Des premières secondes jusqu'au générique, Lucas
nous en met plein la vue tout au long du film et ne lâche jamais
prise. Orchestrant ici le duel le plus attendu depuis la rencontre mythique
entre le père et le fils Skywalker, le duel du maitre Jedi et
de son élève corrompu par le côté obscur
frappe très fort. Contrairement à la bataille contre Darth
Maul du premier film ou du cocasse combat de Yoda dans le second, le
choc entre Kenobi et Skywalker frappe car toute la «prélogie»
mène précisément à cette confrontation,
s'étant en elle même construite suite à de nombreuses
petites attaques psychologiques où Anakin tente de se libérer
du contrôle quasi parental de son maitre. La scène répond
aux attentes, quoiqu'elle n'a pas l'impact psychologique de la fameuse
révélation de Darth Vader dans l'Épisode 5.
Donc, l'action est au rendez-vous et Lucas l'exécute de façon
remarquable, que ce soit dans le duel tant attendu, ou dans la mise
en action de l'infâme plan 66.
Star Wars se termine donc de façon magistrale. Toutefois,
il n'est pas exempt de failles scénaristiques, et permet à
George Lucas de démontrer qu'il n'a pas perdu la main et que
le détour des deux premiers volets en valait peut-être
finalement la peine, au risque de vouloir égorger Jar Jar Binks
au passage. Si certains seront déçus du peu de minutes
d'apparition de Darth Vader, n'oublions pas que ce volume se concentrait
principallement sur la mort du chevalier Jedi, et non sur sa carcasse
terrifiante que nous suivrons par la suite. Bref, Revenge of the
Sith est incontestablement le meilleur volet de la «prélogie»
et se classe certainement parmis le top 3 de nombreux fans de Star
Wars. Lucas aura donc réussi sa mission en complétant
sa saga en beauté et en signant l'un des meilleurs films de 2005.
La force est avec lui.
Version française :
Star Wars Épisode III : La Revanche
des Sith
Scénario :
George Lucas
Distribution :
Hayden Christensen, Ewan McGregor, Ian McDiarmid
Durée :
140 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
20 Mai 2005