SPEED DEMON (2003)
David DeCoteau
Par Louis-Jérôme Cloutier
Aimeriez-vous rire? Vous n’arrivez pas à trouver une comédie
qui vous intéresse? Pourquoi ne pas écouter un navet!
Speed Demon est précisément ce qu’il vous
faut. Ce film est tellement risible qu’il en devient extraordinairement
amusant. Mais par où commencer la longue liste des défauts?
D’abord, la distribution semble être tout droit sortie de
l’univers de la porno américaine. Non seulement les acteurs
sont absolument incapables de jouer, mais leur apparence est tout bonnement
ridicule. Les hommes sont torses nus durant la majeure partie du film,
et souvent en sous-vêtement! En effet, l’une des scènes
«clés» de Speed Demon implique la «purification»
d’un personnage. Ce rituel consiste à se faire verser du
sang sur le torse en ne portant qu’un sous-vêtement Tommy
Hilfiger et des bottes de construction. Pendant ce temps, deux autres
personnages massent la personne qui se fait «purifier» et
le tout passe à un cheveu de se transformer en orgie d’homosexuels
musclés. Mais bien sûr, Speed Demon contient une
histoire, mais elle est presque impossible à décrire.
Le titre du film réfère à une médaille particulièrement
laide qu’un personnage doit écraser de toutes ses forces
dans sa main afin d’invoquer un «Speed Demon».
Deux clans se disputent le contrôle des deux médaillons.
Le tout est réglé de façon plutôt simple:
les membres du clan A se font «purifier» à tour de
rôle et finissent écrasés sous les roues d’une
auto du groupe B. Passionant n’est-ce pas ? Est-il nécessaire
de mentionner que tout cela est horriblement mal filmé? Il serait
franchement intéressant de discuter avec le réalisateur
afin de découvrir comment un homme peut maitriser une caméra
d’une aussi mauvaise façon ou avoir aussi peu d’imagination.
Peut-être serait-il plus judicieux de rencontrer le producteur
afin de comprendre comment il a pu financer ce projet en croyant que
ce serait une bonne idée.
Parlons musique puisque la trame sonore de Speed Demon occupe
une grande place dans l’action. En fait, il y a constamment trois
ou quatre pièces de heavy métal qui jouent en boucle pendant
la durée du film. Le volume de la musique baisse lorsque les
personnages parlent et reprend de plus belle par la suite. Mais le plus
horrible est que jamais une seule fois dans le film la musique convient
aux images contribuant à augmenter de façon significative
la médiocrité de cette production. Et si ce n’était
pas assez, ajoutons que le film se déroule sans arrêt dans
les mêmes décors que l’on recycle à chaque
scène. Même le montage est risible, particulièrement
lorsque l’on tente de créer des scènes de poursuite
automobiles. Les quelques effets spéciaux et cascades sont également
absolument pitoyables. Cependant, Speed Demon possède
bel et bien une qualité: ce film est absolument hilarant. Surpassant
aisément la plupart des comédies, cette production assure
le fou rire à n’importe qui. Mais tout être humain
moindrement intelligent ne pourra apprécier ce film pour ce qu’il
tente d’être. Tout est tellement ridicule que le visionnement
en est presque pénible, particulièrement lorsque le film
devient tellement mauvais qu’il n’arrive même plus
à faire rire. Dois-je mentionner que les dialogues sont foncièrement
dérisoires?
Bref, Ed Wood n’a qu’à bien se tenir. Speed Demon
s’inscrit dans une classe bien à part. Oubliez les navets
que l’on voit sur grands écrans: oubliez Battlefield
Earth ou Jason X, Speed Demon est un summum de
médiocrité rarement égalé. Tout de même,
il est fortement conseillé de visionner le film, ne serait-ce
que pour rire un grand coup devant la bêtise humaine ou pour simplement
mieux apprécier le plus horrible des blockbusters hollywoodiens.
Vous ne savez pas ce qu’est un mauvais film tant que vous n’avez
pas vu Speed Demon.
Version française :
À la vitesse du diable
Scénario :
Matthew Jason Walsh
Distribution :
Collin Stark, Mark Ian Miller, Candace Moon
Durée :
85 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
12 Octobre 2004