THE RUNDOWN (2003)
Peter Berg
Par Louis-Jérôme Cloutier
Alors que les Bruce Willis, Sylvester Stallone et Arnold Schwarzenegger
de ce monde commencent à vieillir, d’autres acteurs comme
The Rock embarquent sur la scène. Ce dernier n’a pas encore
réussi à s’imposer comme un digne successeur, surtout
après le succès mitigé de The Scorpion King.
Il est tout de même de retour dans un véhicule lui permettant
de jouer une carte davantage amusante que sérieuse. Il incarne,
dans The Rundown un fier-à-bras s’appelant Beck.
Désirant quitter le métier et ouvrir un restaurant, il
doit remplir une dernière mission. Direction : le Brésil
pour retrouver et ramener le fils de son patron. Évidemment,
ce travail ne sera pas aussi facile que Beck ne l’avait prévu.
Bien que ce scénario n’offre rien de bien intéressant
à première vue, The Rundown est une comédie
d’action plutôt réussie dans sa catégorie.
La principale raison vient du fait que le film ne se prend pas du tout
au sérieux et utilise souvent des gags physiques exagérés
qui sont, je dois l’avouer, assez drôle. D’autres
séquences sont davantage douteuses mais, chose sûre, l’ensemble
viendra satisfaire tous les amateurs du genre. En tête d’affiche
de ce film, The Rock surprend par un jeu décontracté.
Bien sûr, on ne compare pas une performance dans ce genre de film
à celle d’un Tom Hanks. Il vient plutôt offrir quelque
chose se rapprochant des meilleurs moments de Schwarzenegger avec davantage
d’humour. Dommage que l’on capitalise encore sur son statut
de lutteur en incluant des mouvements de combats inspirés de
ce type de spectacle. Tout de même, la comédie d’action
semble être un genre qui lui va à merveille. À ses
côtés, Sean William Scott s’éloigne un peu
des cabotinages de American Pie pour incarner le souffre-douleur
de service avec beaucoup de retenue. Christopher Walken incarne, quant
à lui, un méchant assez haut en couleurs qui apporte certains
moments désopilants. Bref, la palette d’acteurs dépasse
aisément ce que l’on a pu rencontrer dans les autres essais
du genre cette année.
Peter Berg, le réalisateur, joue à fond la carte vidéo-clip
tout en apportant un souffle de dynamisme donnant un résultat
intéressant dans le montage et les prises de vues. Il règne
durant tout le visionnement un désir d’offrir un bon divertissement
et de s’éloigner du junk habituel. Tout ce que
le scénario a déjà été vu, mais au
moins on le sert avec efficacité et de façon dégagé.
Les séquences d’actions sont tout de même assez agréables
sans être trop omniprésentes. C’est dans ce genre
de cas que l’expression «la modération a bien meilleur
goût» prend tout son sens. Cependant, c’est lorsque
les choses deviennent plus sérieuses que l’on perd un peu
d’intérêt et que l’on anticipe avec hâte
un retour à la comédie. Il y a aussi l’inévitable
morale qui prend la forme ici d’une lutte d’un peuple pour
se sortir de l’esclavage. Au moins, si c’est l’homme
Blanc qui vient encore arranger les choses, ce n’est pas sans
l’immense aide du peuple lui-même. Le patriotisme est donc
laissé de côté pour laisser place à un peu
d’auto-ridiculisation.
En cette période de l’année, The Rundown
offre une bonne alternative aux soirées ennuyeuses ou pluvieuses.
Les derniers moments sont cependant loin d’être aussi réussis
que dans les débuts. On termine le film en l’ayant déjà
oublié en sachant au moins que l’on a vu un produit qui
ne tente pas d’être davantage que ce qu’il est. Pour
continuer le jeu des comparaisons, je dirais que ce film me rappelait
énormément The Mummy, ce qui n’est pas
un défaut en soi.
Version française :
Le Traqueur
Scénario :
R.J. Stewart
Distribution :
The Rock, Seann William Scott, Rosario Dawson,
Christopher Walken
Durée :
104 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
1er Octobre 2003