RED PLANET (2000)
Antony Hoffman
Par Frédéric Rochefort-Allie
De plus en plus de réalisateurs de publicités font leur
arrivée sur les grands écrans. Est-ce une bonne chose?
On se pose sérieusement la question avec ce film d'un réalisateur
d'annonces de bières. Même si l'affiche est carrément
superbe, le film est vraiment vantard dans sa publicité. On nous
dit : "Le plus grand film de science-fiction depuis The Matrix".
Est-ce vrai? J'en doutais sérieusement en ayant le boîtier
dans les mains. Je ne suis pas un fan de The Matrix et ce film
me semblait, en fait, bien pire. C'est pour cette raison plutôt
étrange que je l'ai loué.
Ce film, comme bien d'autres dans son genre, raconte l'histoire d'un
équipage en mission périlleuse et héroïque
dans les fins fonds de l'espace. Cette fois-ci, c'est sur Mars que ça
se passe. L'équipage du Mars-1 doit aller vérifier pourquoi
les tentatives de mettre de la vie sur cette planète par des
sondes d'oxygène et d'algues ont échouées. Une
fois sur la planète rouge, il est impossible de remonter. La
commandant se demande alors si elle doit partir ou les regarder mourir.
Du déjà-vu.
J'ai carrément détesté ce film pour son abus de
clichés et son ridicule constant. À commencer par une
narration d'une paresse incroyable qui vient présenter les personnages
au lieu de le faire par une bonne mise en situation. Un bon scénariste
est capable de suggérer au lieu de démontrer. Donc, dès
le début, le film m'a semblé plutôt barbare. Ensuite,
on remarque tout de suite que le vaisseau est trop fortement inspiré
de 2001 et que son intérieur, lui, est pratiquement comme dans
Alien. On ne dénote donc pas ici une grande originalité
du point de vue artistique. Le scénario, lui, tente d'implanter
une histoire d'amour, mais on y croit pas un instant et particulièrement
parce qu'elle avance vers la fin par un petit flashback dont on se demande
s'il ne s'agit pas d'un rêve. Il faut dire que la chimie entre
Kilmer (dans le rôle de Robby Gallagher) et Moss ( dans le rôle
de Kate Bowman) est carrément nulle, ce qui n'aide pas à
la cause non plus. Nous avons aussi droit à une multitude de
personnages stéréotypés, le vieux philosophe (Terence
Stamp), le co-pilote charmeur (Benjamin Bratt) et son collègue
jaloux (Simon Baker) et même une pâle imitation de HAL (version
ninja). On dirait une parodie de Star Trek tellement les situations
corsées pour l'équipage sont rapprochées. Mais
le pire, c'est que notre héros est en fait un concierge. Tout
à fait ridicule d'envoyer dans l'espace un ignare. Mais cet ignare
qui ne connaît rien de l'espace est tout de même capable
de comprendre le Russe. En fait, seule la musique colle aux images.
Contrairement au film, elle est agréable à écouter.
Donc, à moins de vouloir perdre de l'argent, cette location n'est
pas suggérée. En fait, c'est selon moi un déchet
qui doit rester sur les tablettes. Laissez-le comme "ramasse poussière"
à votre club vidéo. Le plus grand film de science-fiction
depuis Matrix? Laissez-moi rire. Je vous recommande 2001:
A Space Odyssey et Alien, qui sont nettement mieux en
tant que films de science-fiction.
Version française :
Planète rouge
Scénario :
Chuck Pfarrer
Distribution :
Val Kilmer, Carrie-Anne Moss, Benjamin Bratt, Tom
Sizemore
Durée :
106 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
1er Juillet 2003