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OPEN WATER (2004)
Chris Kentis

Par Louis-Jérôme Cloutier

Rejeton de The Blair Wicth Project, Open Water en possède plusieurs traits alors que l’action passe d’horreur dans les bois à terreur en haute mer. Un couple ennuyeux d’Américains en vacances aux Bahamas part en expédition avec un groupe afin de faire de la plongée. Cependant, on les oubli et ils se retrouvent seuls au beau milieu d’un océan infesté de requins. Si la publicité du film affirme «prepare to jump out of your skin», il faut prendre le tout très à la légère. Certes, Open Water nous tient parfois en haleine et certains moments sont assez riches en émotions, mais on est très loin des promesses tenues par la presse. En fait, on pourrait dire que les créateurs ont davantage voulu exposer la fragilité de l’homme face aux éléments ou encore la relation psychologique entre les deux personnages qui passent par différents stades amour/haine peu approfondis et peu convaincants.

Ce qui est davantage réussi, c’est l’effet claustrophobique du film qui est particulièrement efficace puisqu’au fil des minutes, on commence peu à peu à ressentir un certain malaise comme si nous étions nous-mêmes dans la même fâcheuse position. Tout de même, heureux est-on que le film ne dépasse pas les 80 minutes puisque l’exercice peut s’avérer légèrement redondant et répétitif. Évidemment, il est difficile de développer une grande intrigue dans le cadre de l’histoire. N’empêche, Chris Kentis aurait pu se creuser davantage la tête afin d’ajouter du suspense et de la tension à son œuvre. Pourquoi ne pas avoir exploité davantage cette tempête qui survient au beau milieu de la nuit et qui réserve l’un des meilleurs moments du film? Bien entendu, les possibilités sont limitées lorsque l’on possède un budget de 130 000$, mais l’imagination ne l’est pas. Le choix de laisser de côté les deux personnages principaux de temps à autre afin de montrer que la vie continue sur la terre est plutôt décevant puisqu’Open Water aurait eu tout à gagné en se concentrant uniquement sur les deux plongeurs pendant l’ensemble du film. Le scénario réserve donc peu de surprise, hormis la fin, et peu de nouveauté malgré quelques séquences palpitantes.

Les deux acteurs principaux jouent avec conviction des rôles tout de même difficile à jouer lorsque l’on cherche à conserver une dose primordiale de réalisme. À ce chapitre, la finale paraitra peut-être trop froide aux yeux de certains, à des milles du happy-ending en plus d’être franchement inattendu. Filmé en numérique, le film a très clairement des ressemblances dans son approche avec Blair Witch Projet, la structure scénaristique étant fondamentalement la même. L’appréciation individuelle des gens par rapport au film culte de 1999 risque donc de fortement influencer leur préférence envers Open Water. Votre propension a véritablement «embarqué» dans le récit et à vous mettre dans la peau des personnages décideront de votre niveau de préférence. Tout de même, le film est très mainstream puisqu’il ne contient rien de particulièrement choquant, ou de particulièrement brillant. Comment donner une dynamique originale en filmant deux personnages en plein océan, le réalisateur doit encore se le demander. La musique laisse mi-fugue mi-raisin, la trame sonore de Graeme Revell est réussie, mais pour une raison tout a fait inexplicable, on balance des chants africains qui viennent littéralement casser l’ambiance et provoque davantage le rire qu’autre chose.

Tout de même, Open Water est un film tout à fait appréciable si un Blair Witch Projet en mer vous intéresse. Si on ne se retrouve jamais vraiment sous l’effet d’un grand stress en visionnant le film, on ressent tout de même un sentiment de claustrophobie assez intéressant en plus de se questionner sur la façon dont toute cette histoire se terminera. Un exercice minimaliste satisfaisant, mais vite oublié.




Version française : Océan noir
Scénario : Chris Kentis
Distribution : Blanchard Ryan, Daniel Travis
Durée : 79 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 25 Août 2004