L'ODYSSÉE D'ALICE TREMBLAY (2002)
Denise Filiatrault
Par Jean-François Vandeuren
Je veux tout d’abord indiquer que pour cette critique, je vais
tenter d’être aussi bref que possible pour ne pas faire
perdre plus de temps à ceux qui auraient vu le film en question
en en lisant davantage à son sujet. Le dernier de Denise Filatrault
se veut une sorte de parodie regroupant plusieurs personnages célèbres
de contes pour enfants placés respectivement dans un contexte
à part pour tenter d’aller chercher le plus de rires possibles
de la part des spectateurs qui se seront malencontreusement trouvés
au même endroit où jouait cette arnaque. Le problème
est que le produit ne s’adresse pas nécessairement à
un public en bas âge, ce qui aurait pu être une excuse quant
au manque total de qualité, de subtilité et d’imagination
de la production. Probablement le film le plus inutile fait au Québec
depuis bien des années.
À partir du moment où une mère monoparentale s'éveille
malgré elle dans un monde féerique, où se retrouvent
en abondance les références typiques du genre qu’on
croirait qu’il s’agit d’un remake de mauvais gout
de Shrek, il s’en suit l’une des expériences
cinématographiques les plus embarrassantes et imbéciles
qu’il est possible de voir.
Ce que Filiatrault a essayé de faire à la base en toute
bonne foi, accordons-lui au moins ça, c’est une expérience
remplie de joie, de chansons, d’humour bon enfant, etc. Bref,
un film léger qui se prend bien vous me direz et qui nous fait
revivre nos belles années trop souvent bien enfouies dans notre
mémoire. Erreur. Le tout est présenté avec tellement
de clichés et de stéréotypes que le film devient
très vite agaçant et le spectateur ne peut que se sentir
gêné d’être exposé à cette mascarade
qui n’a rien d’amusant. Une mise en scène pitoyable
nous présente un côté musical qui a de quoi à
faire grincer des dents, un humour des plus stupides qui n'attirera
que des visages neutres, des performances d’acteurs bas de gamme
et bien souvent des scènes d’une longueur incalculable
qui n’ont pas été coupées au montage seulement
pour souligner la présence d’une personnalité de
la scène artistique québécoise. Le meilleur exemple
de cela est la scène totalement inutile de Jean-René Dufort
se promenant aux côtés d’un chameau qui, pour sa
part, est pourtant d’un naturel stupéfiant! Bref: l’enfer.
Un film de bien mauvais gout complètement bâclé
qui a été fait en quatrième vitesse pour qu’il
soit prêt, à l’époque, pour la saison estivale,
et ça parait.
Je me demande encore comment j’ai réussi à endurer
les quelques 100 minutes d’un des films les plus chiants et pathétiques
depuis des lustres. Je me demande encore pourquoi je suis en train d’écrire
ce texte. En fait oui je le sais: pour vous mettre en garde. Tenez-vous
loin de cet abominable déchet. C’est aussi simple que ça.
Vous allez économiser temps et argent. Dire que le bon peuple
a payé pour financer ça. Pitoyable.
Version française : -
Scénario :
Sylvie Lussier, Pierre Poirier
Distribution :
Sophie Lorain, Martin Drainville, Pierrette Robitaille,
Mitsou Gélinas
Durée :
102 minutes
Origine :
Québec
Publiée le :
12 Octobre 2003