THE NIGHTMARE BEFORE CHRISTMAS (1993)
Henry Selick
Par Frédéric Rochefort-Allie
Les films d'animations sont probablement parmi les longs-métrages
les plus longs à produire. Les compagnies refusent normalement
de s'investir dans un projet appartenant à ce genre, à
moins qu'il en vaille vraiment la peine. Sinon, ce sont des suites de
films qui ont fonctionné en salles. Disney, étant réputé
pour créer des ambiances enfantines, tente parfois de diversifier
sa filmographie.
Dans ce film, Jack l'épouvantail (Chris Sarandon et Dany Elfman)
vit dans la ville d'Halloween et y organise des fêtes. Un jour,
il découvre une porte qui mène vers le monde de Noël.
Fasciné par la joie qui règne au monde du Père
Noël, il tente de recréer la fête à sa manière.
Pendant ce temps, Sally (Catherine O'Hara), une créature du Dr.
Flinklestein (William Hickey) tentera d'attirer l'attention de Jack
qu'elle aime tendrement.
Quand Tim Burton touche à un projet on peut s'attendre à
ce que musicalement, le film soit composé par Danny Elfman. Pourquoi?
Probablement parce qu'artistiquement les deux créateurs sont
de véritables âmes soeurs. Ici, le compositeur atteint
son apogée en créant des mélodies beaucoup plus
complexes et sombres que la majorité des films de Disney. La
simplicité et la gaité d'Un jour mon prince viendra
est à des lieux d'une chanson comme Kidnap The Sandy Claws.
On y retrouve aussi l'ambiance unique qu'Elfman apportait à l'époque.
Les cinéphiles se rappeleront d'avoir déjà aperçu
Jack dans Beetlejuice. En effet, les deux films ont un univers
semblable tant par les décors que par l'humour noir. Par contre,
le Fimo (pâte à modeler) apporte beaucoup plus de libertés
au réalisateur, qui dans le cas présent n'est malheureusement
pas Tim Burton mais bien Henry Selick, car il peut laisser libre cours
à son imagination. Le résultat est beaucoup plus prenant
que du 3D car l'oeil ne se concentre pas sur des détails techniques.
À noter, c'était le premier long-métrage d'animation
stop-motion de l'histoire du cinéma. La direction artistique
de ce monument de Disney est remarquable. Le monde de Noël est
incroyablement doux et celui de l'Halloween est son parfait antipode
par sa froideur et son allure légèrement gothique. Pour
donner un look tordu à l'Halloween, les concepteurs ont conçu
les croquis avec leur main la moins habile. Le résultat est efficace
et le spectateur a l'impression d'être dans un autre univers.
Le seul point négatif serait peut-être au niveau du scénario
car l'aventure de Jack prend une toute autre direction dans les dernières
minutes du film, laissant quelque peu le spectateur sur sa faim malgré
les images splendides d'un monde glaçial qui tente de faire le
bien. On y trouve aussi un message assez touchant sur la marginalité,
ce qui rend le film d'autant plus songé et intéressant.
Donc peu importe si vous êtes en plein été où
à quelques jours du réveillon de Noël, ce film s'adapte
à n'importe quelle saison, nous transportant dans un univers
unique : celui de la tête de Tim Burton. Les enfants comme les
adultes s'amuseront, ce qui fait donc de L'Étrange Noël
de Monsieur Jack un véritable film famillial. Comme l'Halloween
et Noël font parti intégrante de notre culture nord-américaine,
le film ne vieillira pas tant que nous resterons avec nos traditions.
Version française :
L'Étrange Noël de Monsieur
Jack
Scénario :
Tim Burton, Michael McDowell
Distribution :
Chris Sarandon, Danny Elfman, Catherine O'Hara
Durée :
76 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
25 Septembre 2003