A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

THE MISSING (2003)
Ron Howard

Par Louis-Jérôme Cloutier

Ron Howard a peut-être connu énormément de succès avec A Beautiful Mind, mais il n’a pu se tenir définitivement hors des échecs. The Missing, son plus récent projet, s’est classé en 8e position au box-office et a connu des critiques mitigées. Il s’agit d’un film aux allures de western qui relate principalement une chasse à l’homme. Maggie Gilkeson est une femme vivant avec ses enfants dans un ranch éloigné de l’Ouest américain à la fin du XVIIIe siècle. La plus vieille de ses filles, Lily, est capturée par un groupe composé d’Amérindiens et de soldats renégats désirant revendre leurs prises au Mexique. Aidée de son père qui tente de se réconcilier avec elle, Maggie suit la trace des kidnappeurs dans l’espoir de récupérer sa progéniture. Je ne sais pas si c’est le cas pour beaucoup de gens, mais personnellement, en visionnant la bande-annonce, je ne croyais pas que l’histoire du film aurait été aussi banale. Je m’attendais davantage à un western faisant appel au surnaturel, au fantastique et même à l’horreur. Au contraire, The Missing est un suspense des plus ordinaires.

Les problèmes se situent presque entièrement dans le scénario. Dès le départ, l’idée n’est pas des plus intéressantes. C’est pourquoi on a décidé d’enrober le tout d’éléments plus attrayants, éléments qui s’avèrent finalement nuisible. D’abord, le père de Maggie, interprété par Tommy Lee Jones, est introduit de façon très brusque. Il n’a pas vu sa fille depuis des années, puis il fait soudainement surface. Il a quitté femme et enfant il y a longtemps afin de suivre la culture amérindienne et c’est tout ce que le scénariste daigne offrir comme explication. En fait, l’ensemble des personnages est totalement dépourvu de profondeur et de développement. Cate Blanchett est une bonne actrice qui gaspille ici honteusement son talent dans un rôle sans substance. Tommy Lee Jones est solide comme à l’habitude malgré qu’il incarne un personnage manquant de crédibilité. Il y a également les ravisseurs de qui l’on n’apprend jamais rien et dont les visages nous sont inconnus. Le chef, pour sa part, est un sorcier amérindien qui est supposé être menaçant, bien que je l’ai surtout trouvé ridicule. Le développement du film est bien sûr archi-prévisible et rien apporte un vent de fraîcheur ou permet de vraiment être captivité par l’histoire qui tombe à plat sans jamais se relever.

Howard et le reste de l’équipe de production tenait vraisemblablement à tourner un grand film, peut-être même de répéter le succès de A Beautiful Mind. Cependant, malgré le travail qu’ils ont investi, lorsque le scénario n’est pas potable, la pilule est difficile à avaler pour le téléspectateur. Le réalisateur oscarisé offre un travail honorable qui suit ce qu’il a fait dans ses autres films. Un des rares aspects positifs, le film intègre d’une façon intéressante les Amérindiens dans le récit en prenant soin de ne pas seulement les classer comme les méchants de service. Il y a aussi de la satisfaction à retirer des décors et des paysages qui constituent le point le plus intéressant tout en rappelant Open Range dans cet aspect. Cependant, ce dernier est un film qui est réussi dans son ensemble. The Missing n’est que suffisamment divertissant pour que l’on puisse passer à travers son visionnement sans problème. Rien n’est mémorable, c’est un produit à usage unique que l’on consomme pour ensuite passer au prochain. L’expression anglaise by the numbers convient parfaitement pour qualifier ce film.

Bref, Ron Howard réalise un film qui lui convient très bien. The Missing est tout ce qu’il y a de plus ordinaire et s’oublie rapidement. Pas vraiment mauvais et suffisamment divertissant si l’on n’est pas dérangé par la prévisibilité, l’invraisemblance et la froideur émotionnelle du film.




Version française : Les Disparus
Scénario : Ken Kaufman
Distribution : Cate Blanchett, Tommy Lee Jones, Evan Rachel Wood, Jenna Boyd
Durée : 130 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 11 Mars 2004