LITTLE BROTHER (2005)
Im Tai-hyung
Par Frédéric Rochefort-Allie
Y a-t-il un sujet plus cliché que le cancer au cinéma?
Non pas que la maladie en elle-même ne soit pas terrible et dramatique
ou qu'on demande à ce qu'on la banalise, mais avons le, le cancer
est devenu un fléau du mélodrame depuis quelques années.
Little Brother ne fait pas exception au courant, présentant
cependant la maladie au travers des yeux d'un enfant.
Deux frères doivent apprendre à vivre avec le cancer de
l'un des deux, détruisant et rapprochant à la fois leur
famille dans ce terrible drame. Le jeune malade se liera aussi d'amitié
avec un jeune qui souffre de la même maladie.
Vous devinez la suite. Statistiquement, les probabilités pour
que l'un des deux amis puisse mourir de sa maladie sont plutôt
fortes. D'autant plus qu'il s'agit ici d'un scénario de film.
Le cours des évènements se suivent au cours du scénario
sans trop de surprises, accompagnant les scènes tristounettes
d'une musique plus que soutenue afin d'extirper quelques larmes. Piano
et violons sont de mise bien entendu. Avec le sida, le cancer est l'un
des rares thèmes dont on ne trouve que très peu de nouvelles
choses à dire, présenter un point de vue original s'avère
une tâche des plus ardues. Mais heureusement chez le film sud-coréen,
les jeunes personnages principaux sont extrêmement attachants.
Le jeune garnement qu'incarne Park Ji-Bin est à lui seul la plus
grande force et la plus grande faiblesse du film. Son caractère
des plus adorables, merveilleusement bien interprété par
le jeune coréen font du personnage la star du film. Par contre,
sans trop qu'on puisse comprendre pourquoi, une série de gags
scatologiques, déviant largement de l'ambiance générale
du film, et répétant incessamment des gags se liant à
des problèmes de flatulence, sont parsemés un peu partout
dans le film, même dans ses moments les plus sérieux, détruisant
toute sa crédibilité. Même si le personnage est
blagueur, qui a véritablement envie de voir un jeune enfant assis
sur le bol de toilette en se tordant de douleur tandis que le frangin
se meurt tranquillement dans son lit, bercé sous les chaudes
larmes de sa mère?
Heureusement, ce même personnage sert à nous transporter
dans un monde poétique, l'espace d'un bref instant, où
un homme vivant dans les bois prend une dimension mythologique chez
son imaginaire. Probablement le passage le plus profond et le plus touchant
qu'aura pu nous offrir le réalisateur, et par grande ironie,
ce n'est pas dans un hôpital.
C'est donc sans surprise que Little Brother s'est vu oublié
par le public, prouvant par le fait même que le cancer est un
thème saturé. Ce film ampute sa propre crédibilité
par ses excès dérengeants. Mais comme il s'agit d'un premier
film, cela laisse encore le temps au cinéaste de se corriger,
et souhaitons le car voilà un type avec du coeur... ce qui se
fait de plus en plus rare.
Version française :
Petit frère
Scénario :
Kim Eun-Jeong
Distribution :
Bae Chong-ok, Jin Jeon Hye, Oh Ji-hye, Park Jin-bin
Durée :
95 minutes
Origine :
Corée du Sud
Publiée le :
5 Octobre 2005