THE LION KING (1994)
Roger Allers
Rob Minkoff
Par Martin Coulombe
La réputation de Disney dans le monde l'animation n'est plus
à faire. Sans doute considérés comme étant
les maîtres de cet art aux États-Unis, les studios Disney
ont cependant offert depuis quelques années des films qui laissent
à désirer comparativement aux chef-d'oeuvres qu'ils nous
avaient donnés au début des années 90, moment où
ils ont sans aucun doute atteint leur apogée en terme de films
d'animations. Cet apogée, elle se résume en 3 mots : The
Lion King. Sans doute la pièce maitresse de la librairie
des films de Disney, elle prouve indubitablement que ces studios étaient
capables d'élever un simple film d'animation au rang de classique
et de chef-d'oeuvre.
The Lion King est l'histoire d'un jeune lion, Simba, qui dès
sa naissance se voit attribuer le titre de futur roi. Fils de Mufasa,
souverain actuel de la Terre des Lions, il devra apprendre les futures
responsabilités d'un monarque. Mais alors que celui-ci vague
à ses occupations princières, se trame dans l'ombre un
complot visant rien de moins que sa mort ainsi que celle de son père.
Le stratège de ce plan machiavélique n'est nul autre que
le vil Scar, frère jaloux de Mufasa qui réussira à
se débarrasser de ce dernier tout en faisant fuir Simba. Alors
en exil, Simba devra apprendre à confronter son passé
et reprendre sa place dans le Cercle de la Vie.
Bien que Disney nous offre un scénario des plus typiques en terme
d'histoire, calqué sur bien d'autres scénarios déjà
existants, il l'intègre et le développe avec brio dans
un film d'animation. Alors que les films de Disney semblent tous suivre
le même moule, The Lion King se distingue quant à
la forme et au rythme du récit, beaucoup plus dynamique et intéressant.
On a su ici se démarquer et sortir (pas complètement cependant)
des règles préétablies depuis les grands classiques
de la compagnie. Il est aussi intéressant de noter que The
Lion King a aussi des personnages fort intéressants et complexes.
Ils semblent beaucoup plus intelligents et mieux construits que ceux
des récents Tarzan et autres. Mufasa, grand souverain
de son royaume, n'est pas un bouffi avec peu de cervelle se laissant
manipuler ou encore un père colérique gardant tout le
monde sous sa botte, ou devrais-je plutôt dire sa patte. En fait,
on nous offre plutôt ici le modèle du roi parfait, du père
parfait (avec la voix amicale et chaleureuse de James Earl Jones), comparativement
au modèle du père qui contrôle tout (Little
Mermaid) ou du père tout simplement cupide et peu soucieux
de ce qui se passe dans son royaume (Aladdin). Il en est de
même pour Simba, tout aussi bien développé au long
du film. Du fils insoucieux au jeune adulte tourmenté par son
passé et le fardeau de ses responsabilités, Simba est
le héros par excellence de tous les films de Disney en terme
de développement tout au long de sa quête. On nous offre
un être déchiré et perdu, comparativement à
la plupart des héros sans peur et sans reproche dont le grand
D a l'habitude de présenter aux yeux des jeunes dans leurs longs
métrages. Matthew Broderick offre par ailleurs une prestation
vocale fort excellente dans le rôle de Simba au stade adulte.
Cependant, malgré ses deux personnages extrêmement intéressants,
jamais aucun d'eux n'égalera celui qui, a mon idée, est
le maître de ce film, LE personnage : Scar. Avec lui, Disney a
osé surpasser les limites des vilains de tous leurs classiques.
Scar est fourbe, il est menteur, il est empli d'une haine incommensurable
pour sa propre famille qu'il méprise. Ses complots sont tout
simplement les plus diaboliques que j'ai vus dans un film des studios
Disney. Mélangez à ce portrait la voix sinistre de Jeremy
Irons et vous obtenez le vilain par excellence jamais trouvé
dans ce type de films d'animations.
The Lion King a un autre atout : l'animation est magistrale.
Quels termes peuvent être utilisés pour décrire
le tout sinon qu'elle est sublime et fantastique, et qu'encore de nos
jours, elle est difficilement surpassable? La richesse des décors
en terme de détails et de couleurs, tout comme les personnages
animés de façon extraordinaire. C'est à croire
que les artistes de Disney se sont littéralement surpassés
pour ce projet. Même lors de la scène du Stampede,
les gnous, pourtant faits en CGI, sont superbes et l'on croirait voir
là une animation faite à la main. Preuve que du CGI bien
fait peu s'intégrer à merveille et de façon subtile
dans un film. Quant au niveau de la musique, Han Zimmer nous livre une
trame sonore des plus frappantes, des plus mémorables jamais
trouvé dans les longs métrages de Disney. De plus, les
voix de la troupe africaine dirigée par Lebo M. se marient avec
perfection aux rythmes de la musique orchestrale de Zimmer. Mis à
part les trames orchestrales, on retrouve les chansons écrites
par Tim Rice et Elthon John. Curieusement, se sont là les premières
chansons que je n'ai pas été ennuyé à écouter:
I Just Can't Wait to Be King ou encore Can You Feel The
Love Tonight sont des airs connus de tous désormais, preuve
que la trame sonore de The Lion King est l'une des plus mémorables
des films d'animations.
En conclusion, The Lion King est sans aucun doute le chef-d'oeuvre
ultime de Disney, et je ne lésine pas sur mes mots. On y retrouve
tous les éléments gagnants : une histoire racontée
avec brio, des personnages intéressants, une animation sublime
et une trame sonore brillante. The Lion King restera à
jamais dans l'histoire du cinéma d'animation, et Disney peut
se montrer fier d'avoir livré un petit bijou au public. Si seulement
ils pouvaient encore nous livrer des films de cette qualité,
nous serions au paradis.
Version française :
Le Roi lion
Scénario :
Irene Mecchi, Jonathan Roberts
Distribution :
Matthew Broderick, James Earl Jones, Jeremy Irons
Durée :
90 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
16 Novembre 2003