THE ITALIAN JOB (2003)
F. Gary Gray
Par Louis-Jérôme Cloutier
Dans une saison estivale 2003 où a régné la médiocrité
et les déceptions, certains films ont su tirer leur épingle
du jeu. The Italian Job en fait partie. Sorti discrètement
dans les cinémas, le bouche-à-oreille lui aura permis
d’accumuler plus de 105 millions $ en recettes bien méritées.
Il faut dire que ce remake réalisé par F. Gary Gray (The
Negociator) est un divertissement bien fait qui mérite d’être
vu. En fait, ce film est le frère rejeté de Ocean’s
Eleven. La distribution n’est pas aussi démente, l’humour
ne fait pas autant rire et le scénario n’est pas aussi
intrigant. Néanmoins, être inférieur ne veut pas
toujours dire être mauvais. En effet, ce divertissement de masse
vise précisément dans le mille en offrant un spectacle
des plus satisfaisants.
Après un coup raté, Charlie Cocker désire venger
la mort de son mentor en dérobant des lingots d’or à
l’homme qui les a doublés. Il réunit à nouveau
ses partenaires et demande l’aide d’une fille désirant
venger la mort de son père. Cependant, ce vol sera loin d’être
facile puisque l’homme en question possède une sécurité
sans faille. Bien que l’on qualifie The Italian Job de
remake du film du même nom réalisé en 1969, il est
très différent. L’humour est beaucoup moins présent
et le récit prend souvent des courbures dramatiques dans le cadre
de la trahison et de la vengeance. C’est d’ailleurs une
réussite puisque le ton est, dans tous les cas, approprié.
Charlize Theron incarne le personnage le plus touché par le drame
et s’acquitte parfaitement de ce rôle plus étoffé.
Assez étonnant de voir une bonne performance du genre dans un
film de la sorte. On ne peut en dire autant de Mark Walhberg qui est
le plus gros point négatif. Il ne transmet à son personnage
aucun charisme, aucune énergie et le joue de façon fade
et sans émotion tout comme pour Planet Of The Apes.
Heureusement, les gens qui l’entourent se chargent mieux de leur
tâche. Jason Statham démontre encore qu’il est sous-évalué
et Edward Norton joue comme il le fait toujours avec un personnage qui
n’est pas sans rappeler celui de The Score. Bref, si
la distribution n’a pas le prestige de celle d’Ocean’s
Eleven, elle possède quand même une certaine qualité
des plus satisfaisantes.
F. Gary Gray de son côté, joue dans les normes tout en
donnant une bonne vigueur à son récit à travers
des courses effrénées dans la ville de Los Angeles. Celles-ci
sont frénétiques et on se laisse séduire par l’action
primaire. Le suspense est lui-même assez intéressant bien
que les combines utilisées pour voler le butin ne soient pas
des plus géniales. Quand même, l’efficacité
est là dans une histoire qui possède un bon rythme parfaitement
dosé. À la limite, certaines choses peuvent venir agacer
et diminuer notre plaisir. Les répliques sont parfois totalement
médiocres et prévisibles. Aussi, il existe un flagrant
manque d’imagination à certains moments où les scénaristes
utilisent des voies bien trop faciles pour conclure le suspense et faire
progresser l’histoire. Bien sûr, comme le veut la tradition,
The Italian Job regorge d’invraisemblances et de situations
improbables. Quand même, on avale assez facilement la pilule dans
la majorité des cas. Seules certaines séquences mettant
en vedette ce cher Mark Walhberg nous font lever les yeux en se demandant
encore et toujours ce qu’il fait dans cette aventure. La cinématographie
est assez intéressante, ce qui étonne pour un film de
la sorte. Dernièrement, j’aurais aimé voir un peu
plus d’approfondissements au niveau des personnages et de leurs
relations. On ne connait pas vraiment leur origine ou leurs liens avec
les autres. Heureusement, les acteurs les interprétant possèdent
une bonne chimie entre eux.
Somme toute, The Italian Job a tout du film typique hollywoodien
avec ses cascades ahurissantes, ses héros sans faille et son
mauvais de service unidimensionnel. N’empêche, cette production
estivale est fort divertissante si l’on ne cherche pas à
en trouver les moindres défauts. Moins intelligent, mais aussi
divertissant que The Score.
Version française :
Un boulot à l'italienne
Scénario :
Donna Powers, Wayne Powers
Distribution :
Mark Wahlberg, Charlize Theron, Edward Norton,
Jason Statham
Durée :
111 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
14 Octobre 2003