INDIANA JONES AND THE LAST CRUSADE (1989)
Steven Spielberg
Par Louis-Jérôme Cloutier
Nous voici au dernier épisode, du moins on le croyait, de la
série Indiana Jones. Après que Temple of
Doom ait connu un succès moins imposant qu’espéré,
on a décidé de faire un virage à 90 degrés
pour le volet final. En fait, l’esprit d’Indiana Jones
reste le même, mais l’humour vient carrément prendre
le dessus. Aussi, l’histoire se déroule après le
premier ce qui nous ramène comme ennemi principal les nazis,
mais aussi une quête d’un objet religieux du catholicisme
: le Graal. Que donne comme résultat cette direction qu’ont
décidé de prendre Lucas et Spielberg? Une réussite,
bien entendu, mais pas un film sans défaut.
Disons tout d’abord que le scénario est le plus faible
de toute la série. Il n’est pas mauvais en soi et certaines
idées sont merveilleuses, mais on ressent parfois une impression
de déjà vu et le tout a beaucoup moins d’impact
que dans Raiders of the Lost Ark. La raison est probablement
le changement de ton qui possède un humour très accentué.
Parfois, le film semble même passer dans le série B puisque
l’exagération est omniprésente tout comme les invraisemblances
dans un style davantage cartoon. Il ne faut pas voir cela comme
une faiblesse, mais comme un choix intéressant. Après
tout, Indiana Jones and the Last Crusade est un épisode
fort amusant dans la plupart des cas. Il faut dire que la rencontre
entre Indy et son père, mais aussi entre Ford et Connery, réserve
les meilleurs moments du film. Leur relation est toujours teinté
d’humour même si l’on penche parfois dans une dramatique
du père manquant. Je n‘ai jamais apprécié
cette tendance puisque les effets dramatiques sont peu réussis,
sauf peut-être dans les derniers moments. À ce chapitre,
la finale est excellente comme les deux autres films nous y ont habitués.
Mais encore, l’introduction est encore moins intéressante
que dans Temple of Doom. On désire apporter un clin
d’œil sur certains éléments du personnage d’Indiana
en remontant à son enfance. On semble surtout préparer
le terrain pour les aventures du jeune Indiana Jones. Si Spielberg s’est
déchainé dans Temple of Doom, il paraît
nettement plus calme ici, réservant un résultat global
égal à lui-même. Dommage, puisqu’il nous avait
habitués à ce qu’il fait de mieux auparavant. Lucas
semble aussi perdre des plumes puisque le scénario présente
des lacunes, un manque d’originalité par moments et des
problèmes de dialogues. À ce chapitre, c’est le
jour et la nuit. Certaines répliques sont moyennes alors que
d’autres sont mémorables. En fait, celles qui sont ratées
proviennent de personnages qui ne sont que grossièrement présentés
et dont la seule opportunité consiste à se décrire
en une phrase. Le développement des personnages a nettement été
mis de côté dans cet épisode. On retrouve Sallah
qui se transforme en bouffon tout comme Marcus Brody. Heureusement,
les deux acteurs les interprétant se prêtent facilement
au jeu de la comédie. Comme à l’habitude, le film
réserve des moments d’aventures nous faisant retourner
dans l’esprit d’un enfant par la joie qu’ils procurent,
mais aussi l'efficacité qui est dans la veine de la série.
Ajoutons que la quête est nettement plus intéressante que
dans Temple of Doom puisqu’elle nous rejoint davantage
et qu’elle consiste à déchiffrer plusieurs indices.
Bref, le pari de réussir une trilogie sans faille a été
tenu. Contrairement aux autres essais, jamais la série ne s’est
effondré ou a offert un sentiment de déception. Bien sûr,
on pourra toujours dire que la qualité du premier n’a jamais
été atteinte deux fois, reste que les deux autres épisodes
sont totalement supérieurs aux produits similaires. De quoi aura
l’air un quatrième volet? Dur à prévoir,
mais il ne faudrait pas avoir de trop grandes attentes.
Version française :
Indiana Jones et la dernière
croisade
Scénario :
George Lucas, Jeffrey Boam
Distribution :
Harrison Ford, Sean Connery, Denhlm Elliott, Alison
Doody
Durée :
127 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
3 Décembre 2003