HOME ALONE (1990)
Chris Colombus
Par Frédéric Rochefort-Allie
"Quand je serai grand, je me marierai et je vivrai tout seul, tout
seul, tout seul!".
Kevin McCallister, 8 ans, s'est levé un matin...oublié
par ses parents. Trop pressés à rattraper un avion qui
allait bientôt décoller, Papa et Maman McCallister ont
eu cette distraction fatale, laissant leur fils irresponsable seul à
lui-même, pour faire face à deux crétins de cambrioleurs.
Bien entendu, le jeune garçon n'entend pas perdre cette guerre
et c'est pourquoi il utilisera toute sa ruse pour défendre sa
forteresse. Ici, tous les coups sont permis. Ces vacances paradisiaques
à Paris pour la période des fêtes prendront donc
une tournure infernale, tant pour les parents que les brigands.
Home Alone est un film pour enfants avant tout, jeunes enfants
faut-il spécifier. Le jeune spectateur est roi. Le personnage
auquel il doit s'identifier, Kevin, est un garçon trouillard,
bagarreur, un "vaurien" pour reprendre le mot même de
son oncle. Il se fait même interdire par sa propre famille de
regarder certains films cotés pour son âge. Cela l'enrage
que personne ne vienne le défendre. Pour cette raison, il déteste
sa famille. Au fil du film, vous l'aurez deviné, Kevin se transforme
et apprend à devenir un grand garçon. Tout au long de
ses aventures, le personnage brave tous les interdits, répondant
aux fantasmes du jeune gamin qui regarde le film tout bouche-bée.
Le scénariste n'étant pas sot (John Hughes), il se doutait
bien que son public serait beaucoup plus vaste. C'est pourquoi il a
fait de ce conte de Noël une comédie un peu plus familiale
en y ajoutant des gags plus adultes. Momentanément, on y retrouve
une parodie de la bureaucratie, mais rien de trop dérangeant
pour le petit. Après tout, c'est SON film.
Peut-être un peu influencé par les dessins animés,
John Hughes en a calqué le moule pour l'appliquer à son
film. Les deux voleurs répondent parfaitement au cliché
du petit intelligent et du grand idiot : l'un réfléchit,
l'autre agit. Ils paraissent ainsi moins terrifiants aux yeux des enfants.
Pour les incarner, Joe Pesci et Daniel Stern sont irréprochables,
ils ont la gueule de l'emploi. Le génie du scénario se
trouve aussi dans la présentation de chacun des lieux de l'éventuelle
guerre dès le départ. On anticipe chaque coup dans la
joie la plus sadique. Comme dans tout dessin animé, les méchants
ne meurent jamais et c'est pourquoi même après tant de
mésaventures, les cambrioleurs ne sont toujours pas morts.
Pour tout enfant, petit ou grand, qui désire simplement s'amuser
l'espace d'une heure, Home Alone répond parfaitement
aux attentes. Comme divertissement, il fait preuve d'une belle intelligence
et évite d'abrutir son spectateur comme l'ont fait les suites
(sans jamais atteindre le même succès commercial faut-il
spécifier). Seule la finale moralisatrice gâche un peu
le tout, étant aussi trop prévisible, mais on l'oublie
bien vite en regardant la bouille malicieuse du jeune Macaulay Culkin.
Version française :
Maman, j'ai raté l'avion
Scénario :
John Hughes
Distribution :
Macaulay Culkin, Joe Pesci, Daniel Stern, John
Heard
Durée :
103 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
7 Janvier 2006