THE HITCHHIKER'S GUIDE TO THE GALAXY (2005)
Garth Jennings
Par Alexandre Fontaine Rousseau
Imaginez qu'on vous réveille par un beau matin comme n'importe
quel autre pour vous annoncer que votre maison sera détruite
au nom du progrès, plus précisément pour ériger
un quelconque échangeur du tout-puissant réseau routier.
C'est là assez pour faire déborder la moutarde des narines
de quiconque. Or, voilà que le pauvre Arthur (Martin Freeman),
non content de se faire exproprier de son douillet domicile par le beau
matin en question, apprend par l'entremise de son ami Ford Prefect (Mos
Def) que c'est la planète Terre entière qui est dans le
chemin d'une autoroute galactique. Alors là, c'en est trop!
Pour nous tous cruels spectateurs en mal de sensations fortes, c'est
toutefois la meilleure des nouvelles. Car il s'agit d'une excellente
excuse pour envoyer Arthur et Ford se perdre dans l'espace infini, question
d'échapper à la destruction imminente de notre petit coin
de cosmos. Adaptation très attendue des romans cultes de Douglas
Adams, The Hitchhiker's Guide to the Galaxy est une surprenante
excursion dans l'univers de la comédie de science-fiction qui
arrive à se démarquer du blockbuster moyen par un gout
marqué pour l'absurde et par ses pointes de philosophie populaire
franchement amusantes.
The Hitchhiker's Guide to the Galaxy amuse par la quantité
d'imagination que l'on y trouve au pouce carré de pellicule.
Non content de nous servir une quincaillerie spatiale plus originale
que ce que l'on a l'habitude de voir à l'écran d'un multiplex
gargantuesque, le film de Jennings s'amuse à parsemer sa rigolote
galaxie de personnages délirants qu'il place dans des situations
assez atypiques. Le président de la galaxie qui recueille nos
vagabonds intersidéraux, Zaphod Beeblebrox (Sam Rockwell), est
un hurluberlu qui joue la vedette à travers le cosmos sans prêter
attention à ce qu'il signe. Son vaisseau spatial est entretenu
par un robot défaitiste, paranoïaque et constamment déprimé.
Ensemble, ils partiront à la recherche du secret de la vie poursuivis
par une race de pointilleux bureaucrates extra-terrestres.
Certes, le film aurait bénéficié de quelques mises
au point au niveau du scénario et quelques virages réels
de plus n'auraient pas été de trop. Le film laisse l'impression
de tourner à vide malgré le nombre important de péripéties
auxquelles on assiste. Comme si on n'avait pas su trouver de ligne directrice
au voyage. Mais l'humour demeure la raison d'être du film, et
c'est à ce niveau une réussite plus que respectable. On
rit souvent et on a le sourire collé au visage du début
à la fin de la projection de ce divertissement bien ficelé.
Les puristes diront probablement que cette adaptation est absolument
indigne du livre original et auront probablement raison. Mais le film
de Jennings a tout de même le mérite de donner aux néophytes
le gout de découvrir ce fameux guide galactique dont il est issu.
Tant pis si, en fin de compte, toutes ces péripéties galactico-existentielles
ne servent qu'à rappeler une fois de plus au spectateur que l'amour
est la plus belle des valeurs en ce bas monde. En cours de route, on
aura tout de même appris que Dieu n'est qu'un simple entrepreneur
en proie aux lois du marché cosmique et assisté aux derniers
instants de réflexion d'une baleine en chute libre. C'est déjà
bien plus que ce que nous propose une comédie hollywoodienne
traditionnelle, et ce sera sans doute assez pour que The Hitchhiker's
Guide to the Galaxy se loge quelque part au sommet du palmarès
des meilleurs divertissements d'une autre saison estivale prévisible.
Absurde et inventif, Jennings emploie ici son budget à bon escient
pour offrir une alternative sympathique aux débilités
usuelles qui profitent généralement de ce genre de financement
sans oublier de nous en mettre plein la vue. Gageons qu'il arrivera
à charmer plusieurs publics avec son film.
Version française :
Le Guide galactique
Scénario :
Douglas Adams
Distribution :
Martin Freeman, Sam Rockwell, Mos Def, Zooey Deschanel
Durée :
110 minutes
Origine :
États-Unis, Angleterre
Publiée le :
7 Mai 2005