HARRY POTTER AND THE PRISONER OF AZKABAN (2004)
Alfonso Cuaron
Par Alexandre Fontaine Rousseau
La troisième aventure d'Harry Potter étant considérée
par plusieurs comme la meilleure de la populaire série, l'adaptation
cinématographique de celle-ci était attendue avec une
certaine impatience, d'autant plus qu'un nouveau réalisateur
était aux commandes du projet suite au règne plutôt
controversé de Chris Columbus. Peu importe ce qu'en disent certains,
les deux premiers films de la série étaient loin d'être
mauvais. Toutefois, la série prend véritablement son envol
avec ce troisième volet réalisé de façon
inspirée par Alfonso Cuaron. Avec son esthétique plus
sombre et travaillée, des personnages mieux développés
et un rythme beaucoup plus dynamique que celui de ses prédécesseurs,
le Potter nouveau est un divertissement estival de grande qualité
qui plaira autant aux fervents admirateurs du jeune sorcier qu'au grand
public en quête de sensations fortes.
Il faut avouer que Cuaron a l'avantage de ne pas avoir à introduire
les néophytes à l'univers de Potter comme avait dû
le faire Colombus, ce qui lui permet de plonger immédiatement
dans l'intrigue. Comme toujours, le film débute dans la demeure
des Dursley, où Harry (Daniel Radcliffe) attend impatiemment
le début de l'année scolaire. Toutefois, il quitte sa
famille adoptive plus tôt que prévu après avoir
transformé l'une de ses tantes en montgolfière dans un
excès de rage. On lui apprend bientôt que son tempérament
excessif aurait pu avoir de fâcheuses conséquences; un
sorcier du nom de Sirius Black (Gary Oldman) s'est échappé
de la prison d'Azkaban et serait à la recherche d'Harry. Ceci
n'empêche pas le jeune magicien et ses amis de retourner à
l'école d'Hogwart (Poudlard dans la version française)
pour une troisième année de cours. Alors que les deux
premiers films de la série étaient extrêmement fidèles
à leurs romans respectifs, le scénariste Steven Kloves
se permet cette fois d'énormes libertés par rapport à
l'histoire originale afin de donner un rythme beaucoup plus rapide et
efficace au film. The Prisoner of Azkaban est le premier Harry
Potter qui aurait pu être plus long sans tomber dans l'excès.
La vision qu'a Cuaron d'Hogwart est nettement plus réaliste que
celle qu'en avait Colombus. Avec son architecture d'inspiration gothique,
cette nouvelle version de l'école de magie est aussi plus sombre
et mystérieuse, à l'image de ce troisième film.
Visuellement, Cuaron offre un film plus raffiné que ses prédécesseurs.
Sa réalisation est fluide et possède la touche personnelle
qui manquait aux films de Colombus. Le passage des saisons est présenté
de façon particulièrement inspirée et les scènes
se déroulant en hiver sont d'une grande beauté. Les effets
spéciaux, quant à eux, sont impeccables et s'intègrent
parfaitement bien au reste de la production. Le jeu des jeunes acteurs
a gagné en subtilité même si Daniel Radcliffe demeure
un peu fade dans le rôle principal. David Thewlis et Gary Oldman
sont tous deux d'excellentes additions à la distribution de la
série.
L'absence de plusieurs éléments présents dans le
roman va sans aucun doute frustrer certains puristes, mais Harry
Potter and the Prisoner of Azkaban demeure le meilleur film de
la série en partie grâce au flair visuel indéniable
d'Alfonso Cuaron, mais aussi grâce à une narration beaucoup
plus efficace que dans les épisodes précédents.
Jamais l'univers débordant d'imagination des livres de J.K. Rowling
n'a été aussi bien transposé à l'écran
et le résultat final est un film des plus réussis qui,
s'il ne possède pas la charmante naïveté du premier
volet de la série, profite grandement du traitement plus sombre
de Cuaron. Harry Potter and the Prisoner of Azkaban est le
premier bon gros divertissement de la saison estivale 2004.
Version française : Harry Potter et le prisonier d'Azkaban
Scénario : Steven Kloves, J.K. Rowling (roman)
Distribution : Daniel Radcliffe, Rupert Grint, Emma Watson, Gary
Oldman
Durée : 142 minutes
Origine : Angleterre, États-Unis
Publiée le : 15 Juin 2004
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