THE FAST AND THE FURIOUS (2001)
Rob Cohen
Par Frédéric Rochefort-Allie
Regardez Musique Plus environ une heure. Qu'allez vous voir ? Des autos
sport avec des néons, des poupounnes habillées comme des
putes et des ginos aux grosses chaines en or qui sont le centre de l'attention
de tout le monde. Ça c'est la nouvelle culture pop et c'est aussi
à quoi The Fast & The Furious se résume.
Si ici l'histoire passe en second plan, le film raconte l'histoire d'un
policier (incarné par Paul Walker) qui recherche les voleurs
de matériel électronique. Il doit infiltrer la bande de
Domenic Toretto (Vin Diesel) pour trouver qui est responsable. Le problème
est qu'il tombe amoureux de la sœur de ce dernier (Jordana Brewster).
The Fast & The Furious est un film bourré d'action,
c'est aussi un film bourré d'erreurs. Le premier gros défaut
du film qui m'a sauté aux yeux c'est le montage. Je me souviens
d'une scène où le personnage de Paul Walker fonce sur
quelqu'un (qui fonce aussi sur lui) et au montage, on dirait qu'en fait
il y a poussage au lieu de collision. La logique de la physique est
aussi défiée ici parce que les personnages reculent d'au
moins un mètre. On est donc loin d'avoir un montage logique.
Les scènes d'actions sont relativement bien dosées (heureusement
car c'est le but du film), mais il manquait un peu de reaction-shots
selon moi, ce qui aurait aidé à plonger un peu plus dans
les courses. Les acteurs n'aident pas à la qualité du
film car Vin Diesel me semblait plus être une caricature de ce
que représente la virilité de nos jours qu'un gros tough.
En fait ça joue gros et l'acteur qui s'en sort le mieux est probablement
Paul Walker, compte tenu de la qualité du film. Je n'ai vraiment
pas aimé la «performance» de Ja Rule, étant
aussi subtil qu'un éléphant dans une bibliothèque.
Les messages véhiculés sont d'ailleurs dégueulasses.
Pour reprendre l'exemple de Ja Rule, une fille lui dit: «Tu les
possèdes déjà…» lui désignant
ses seins. Est-ce que la femme est un objet ? Pour Rob Cohen, on dirait
bien. Il y a aussi un gros discours sur la fierté, pratiquement
moralisateur, dans ce film. Toretto parle de son père mort dans
une course et contemple l'auto meurtrière avec fierté.
Même le policier décide de gager son auto pour le respect.
Tuons nous sur les routes pour gagner du respect! Mais quelle idée
géniale! Après on est surpris de voir que la nouvelle
campagne anti-vitesse sur les routes coïncide avec la sortie du
second volet.
Personnellement, je préfère regarder des postes de télévision
de sports pour une bonne course sans Vin Diesel en pseudo-viril et sans
messages de femme-objet. Je n'ai rien contre ceux qui cherchent le divertissement,
mais ce film est selon moi une perte d'argent totale. Combien de films
attendent le Greenlight tandis que d'autres (comme Rob Cohen)
ont des contrats à cause de leurs connections? C'est ça
l'injustice d'Hollywood. Je vous conseille donc Joy Ride aux
fans de Paul Walker, c'est son meilleur film dans sa filmographie, et
The Italian Job (version originale).
Version française :
Rapides et dangereux
Scénario :
Gary Scott Thompson
Distribution :
Paul Walker, Vin Diesel, Michelle Rodriguez, Jordana
Brewster
Durée :
106 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
1er Juillet 2003