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THE DUKES OF HAZZARD (2005)
Jay Chandrasekhar

Par Charles McDermott

Hollywood suit un mouvement très étrange en ces temps durs pour le cinéma américain. Alors que l’originalité creuse finalement son chemin dans l’industrie, devenant un concurrent dangereux plus que jamais pour le cinéma populaire, l’Empire des Rêves contrecarre tout ceci avec des adaptations de vieilles séries télévisées. Étrangement, malgré le succès douteux de ce genre de films, on ne semble pas vouloir lâcher prise et cette adaptation ne vient aucunement contredire le géant américain Warner Brothers. Toutefois, le choix de The Dukes Of Hazzard revient à être une des plus dangereuses et des plus sécuritaires décisions dans les plans de la compagnie. Le matériel est simple à adapter aux gouts d’aujourd’hui, étant tout sauf complexe. Mais le nom des deux plus célèbres cousins de Georgie a une toute autre signification aux oreilles de nos parents (en particulier nos pères). The Dukes Of Hazzard représentait beaucoup plus que de simples cascades de voiture et beaucoup plus que les shorts de la jolie Catherine Bach. C’était une représentation des désirs d’une génération d’adolescents voulant obtenir une liberté d’expression et de pulsions. Bien sûr, le contenu de la série se montrait aussi subtil et bruyant qu’un moteur de Ferrari, mais il avait le mérite d’exprimer quelque chose. Contrairement à son adaptation cinématographique.

C’est dans le compté de Hazzard, en Géorgie, que nous retrouvons la plus célèbre des familles de l’hémisphère chaud des États-unis, les Dukes. Fièrement représenté par les cousins Luke et Bo, les deux plus grands fouteurs de troubles du village, Hazzard demeure un endroit paisible et agréable à vivre. Malheureusement, comme rien n’est toujours rose, le shérif Boss Hogg et sa bande de débiles planifient de diaboliques plans pour s’emparer du village et en faire ce que bon leur semblera. Toutefois, Hogg se doit de régler un petit problème avant de mettre sa sordide affaire en exécution. Ce petit problème, vous l’aurez deviné, ce sont les Dukes. N’aimant pas plus Boss Hogg que le reste des villageois, ils sont pourtant les seuls qui semblent s’opposer au règne dictatorial du shérif. À la différence que cette fois, Hogg prépare le plus grand coup de sa carrière et veut se débarrasser des cousins une bonne fois pour toute. Bien qu’imbéciles, les cousins feront tout pour sauver Hazzard de son terrible destin. Simple, non? C’est le mot parfait pour caractériser le reste du film.

Le film se veut quand même divertissant, mais cela représente un plus gros problème qu’autre chose. La forme ne fait que disparaitre le fond avec plus de forces. On enchaine un flot de scènes complètement inutiles pour passer à une autre vague de stupidité. Si le tout se tient, on se désole à voir une telle simplicité prendre une place si importante. Niveau réalisation, Jay Chandrasekhar remplit son contrat: donner une allure de vidéo-clip au film. Le film se donne un ton orange, très chaud, permettant quand même une belle représentation de ce genre de village. On ne se poserait pas de questions si on ne voyait pas que ce style a été utilisé un peu trop souvent à notre gout. Le montage est rapide, précis et prévisible. Musicalement, si vous n’aimez pas le western, vous allez le regretter. Au niveau de l’interprétation, Sean William Scott et Johnny Knoxville arrivent à rendre des personnages complètement vidés de leur essence quand même appréciables et drôles. Willie Nelson et Burt Reynolds, deux vétérans, semblent se demander ce qu’ils font là et ne font que jouer la comédie. Mais la cerise sur le gâteau reste tout de même la merveilleuse Jessica Simpson, qui sert ici de mannequin de service pour nous démontrer une bonne partie de son corps (très joli diront certains hommes). Si Daisy Duke n’avait qu’un rôle mineur dans la série, Catherine arrivait à rendre le personnage plus vivant que cette interprétation froide et complètement mauvaise d’une chanteuse qui n’a pas sa place dans le métier d’actrice.

On se posera des questions quand le personnage le plus intéressant du film est la légendaire Dodge Charger des cousins Dukes, la General Lee. Hollywood réussit à faire d’une voiture le point central d’un film. Si vous avez une émotion pendant le film, ce sera pour la voiture. Même ceux n’ayant pas d’intérêts pour les voitures se surprendront à admirer les courbes de cette merveille plutôt que les courbes artificielles de Jessica. Pour conclure, The Dukes Of Hazzard n’est qu’un mauvais blockbuster et un film qui sera oublié dans les années à venir. Si un seul souvenir se devrait de survivre, ce serait la voiture. Et lorsque qu’on vient à conclure ceci, on se demande si le cinéma populaire a encore de belles années devant lui.




Version française : Shérif, fais-moi peur
Scénario : John O,Brien, Jonathan L. Davis
Distribution : Johnny Knoxville, Seann William Scott, Jessica Simpson, Burt Reynolds
Durée : 106 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 29 Août 2005