THE BUTTERFLY EFFECT (2004)
Eric Bress
J. Mackye Gruber
Par Louis-Jérôme Cloutier
Butterfly Effect possède des ressemblances avec Donnie Darko.
Mais s’il n’est évidemment pas aussi remarquable
que ce dernier, il reste néanmoins un bon film. Voilà
ce que l’on peut résumer entièrement en une seule
ligne. On pourrait bien sûr également évoquer la
présence Ashton Kutcher dans un premier rôle «sérieux»,
lui qui n’avait touché qu’à la comédie
au grand écran. Serait-ce une répétition de dire
que même si son personnage et son interprétation ne sont
pas à la hauteur de Jake Gylhenhall, il en sort gagnant? Mais
bon, terminons les comparaisons pour le moment et voyons comment The
Butterfly Effect se tient de lui-même.
Evan est un jeune adulte dont l’existence s’est dessinée
par une série d’évènements d’enfance
malheureuse. Encore troublé et à la recherche de lui-même,
il feuillette d’anciens journaux intimes et parvient ainsi à
remonter plusieurs années plus tôt. Cependant, les modifications
qu’il apporte à son passé ne font que dégrader
davantage son futur.
Disons tout de suite que ce pouvoir qu’il possède n’est
jamais expliqué, l’exercice se serait probablement avéré
vain. On se contente donc d’affirmer que cette capacité
de voyager dans les souvenirs lui a été transmise par
son père. Les plus grandes qualités de The Butterfly
Effect résident d’ailleurs dans les retours d’Evan
vers les évènements passés et leurs influences
sur l’avenir. Il est cependant malheureux que les scénaristes
s’attardent parfois trop longtemps là où ils ne
devraient pas. Par contre, le film s’essouffle très rapidement
lorsqu’une nouvelle modification ne survient pas alors que les
scénaristes tentent en vain de créer des situations interessantes
en prenant mille et un détours pour arriver à une fin
qui n’aurait nécessité que quelques minutes. En
plus, le scénario contient inévitablement certains «trous»
qui demeurent inexplicables ou qui sont en opposition avec le concept
entier du film.
Dans un premier rôle dramatique, Ashton Kutcher offre une performance
tout à fait honorable même s’il devra encore perfectionner
son jeu pour un autre rôle éventuel. À ses côtés,
Amy Smart piétine et n’insuffle aucune vie à son
personnage qui en aurait pourtant nécessité une. En fait,
les scènes qui impliquent elle et Kutcher ne parviennent jamais
à créer avec succès l’effet recherché
par les dialogues: l’émotion. Tout de même, certaines
idées scénaristiques sont très intéressantes
et font de The Buttterfly Effect un divertissement honorable.
Cependant, le film surprendra peu les inconditionnels de Donnie
Darko qui risquent d’y voir une mauvaise copie. D’ailleurs,
la fin est presque identique dans sa dynamique. Le duo Bress/Gruber
étant derrière le scénario de Final Destination
2, on retrouve certains défauts de ce film. Notamment, certains
évènements sont tellement précipités et
sont tellement peu développés qu’ils perdent totalement
leur impact dramatique pour laisser place au ridicule. Manque de temps
peut-être? Reste que l’on aurait pu couper dans le superflu
pour renforcer des scènes qui auraient amélioré
sensiblement la qualité de ce film.
En conclusion, The Butterfly Effect n’arrive pas à
réinventer la roue. C’est un divertissement tout à
fait correct sans grande prétention. Quelques trouvailles astucieuses
parviennent à empêcher ce film de sombrer dans la médiocrité
même si davantage d’imagination ou de créativité
auraientt été bienvenues. Le personnage de Kelly, entre
autres, se transforme d’un cliché à un autre, de
serveuses sans un sou à junkie prostitué. Et il faudra
bien sûr avaler l’effet papillon lui-même à
savoir qu’un seul évènement peut enclencher une
série d’autres qui modifient complètement l’état
des choses. Assez bien dans l’ensemble, mais la fascinante prémise
n’est jamais vraiment exploité à sa hauteur.
Version française :
L'Effet papillon
Scénario :
Eric Bress, J. Mackye Gruber
Distribution :
Ashton Kutcher, Melora Walters, Amy Smart, Elden
Henson
Durée :
113 minutes / 120 minutes (director's cut)
Origine :
États-Unis
Publiée le :
26 Juillet 2004