BACK TO THE FUTURE PART III (1990)
Robert Zemeckis
Par Jean-François Vandeuren
Suite au scénario à saveur beaucoup plus coloré
du deuxième épisode, Robert Zemeckis et le scénariste
Bob Gale avaient alors le choix de remanier encore plus frénétiquement
les possibilités infinies se rattachant à l’hypothèse
du voyage dans le temps, entreprise comportant bon nombre de risques,
ou de terminer le tout en beauté avec une conclusion plus modeste
et articulée. Pour le film de clôture de cette palpitante
trilogie, ces derniers ont fort heureusement opté pour la prudence
et nous livrent une suite à l’image du premier volet, concentrant
ses énergies à un point précis sur la ligne du
temps, celle du Far West. Ce troisième film reprend donc exactement
là où le deuxième opus se terminait, Marty devant
alors utiliser les connaissances du Doc Brown de 1955 afin de remettre
la fameuse DeLorean en état de marche pour qu’il puisse
empêcher que l’homologue du futur de ce dernier, coincé
en 1885, ne se fasse descendre par le hors-la-loi et ancêtre de
Biff, Buford dit «le molosse» Tannen.
Ultime épisode donc des deux suites tournées côte
à côte au succès retentissant du film de 1985 venant
fermer les quelques parenthèses laissées en suspend à
la fin du deuxième chapitre. Back to the Future Part III
reprend certes quelques avenues déjà visitées par
la série dans le passé, calquant la trame du premier opus
en lui enlevant l’innocence des années 50 pour l’adapter
aux attraits plus salissant du western. Doc Brown et Marty McFly sont
encore une fois pris à une époque avec laquelle leur technologie
est incompatible et doivent trouver un moyen de s’y adapter afin
de pouvoir enfin retourner en 1985. Zemeckis et Gale ont en ce sens
su arrêter une machine qui commençait déjà
à se faire vielle et plutôt répétitive à
temps pour ne pas sombrer dans la facilité. Le réalisateur
nous offre encore une fois un film grand public proposé avec
gout et savoir-faire, exploitant habilement le mélange traditionnel
du blockbuster, à savoir, action, humour, une touche de science-fiction,
en plus d’une romance ne devenant pas trop envahissante par rapport
au reste des éléments.
Zemeckis livre une fois de plus une mise en scène simple et appliquée
qui vient s’adapter avec aisance au nouveau genre emprunté
dans le présent film. Le but visé était évidemment
de faire une sorte de western moderne crédible dans un moule
hollywoodien et c’est tout à fait réussi d’un
point de vue technique. Back to the Future Part III reprend
en ce sens de manière cocasse les rouages du western des cinéastes
tels Sergio Leone en parodiant du même coup les films du genre
à la manière américaine des années 50 et
60, lesquels n’esquissaient pas avec la plus grande exactitude
avouons-le cette époque de leur propre histoire. Le film de Zemeckis
rend donc un hommage à la tangente plus réaliste des western
spaghetti sans en adopter l’esthétisme, mais en s’y
référant, notamment par le biais des décors et
des costumes, celui arboré par Michael J. Fox se voulant une
réplique de celui du personnage de l’homme sans nom interprété
par Clint Eastwood dans la trilogie de Leone.
Robert Zemeckis termine donc un parcours pratiquement sans faute, nous
proposant en final une trilogie solide qui nous aura fait part de ce
que Hollywood sait faire de mieux en matière de divertissement.
Un troisième film se permettant un excès de trop, mais
qu’on ne peut aucunement reprocher à Zemeckis et à
Gale. Car après tout, c’était la belle époque
et on y tenait à cette conclusion où tout serait au beau
fixe et qui nous donnerait l'occasion d’imaginer un peu la suite
des évènements. Et même s’il s’agit
ici de l’entrée la moins forte de la série, il faut
tout de même reconnaitre que ce troisième et dernier épisode
parvient néanmoins à mettre un point final à cette
série culte avec dignité et intelligence.
Version française :
Retour vers le futur 3
Scénario :
Robert Zemeckis, Bob Gale
Distribution :
Michael J. Fox, Christopher Lloyd, Mary Steenburgen
Durée :
118 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
19 Avril 2005