THE BLUES BROTHERS (1980)
John Landis
Par Frédéric Rochefort-Allie
Si le blues avait à porter un visage, ce serait sans aucun doute
ceux de Jake (John Belushi) et Elwood (Dan Aykroyd), mieux connus sous
le nom des Blues Brothers. Toujours vêtus de leurs traditionnels
complets noirs, chapeaux et lunettes fumées Ray-Band, les deux
personnages ont ressuscité ce genre musical, qui se destinait
tranquillement à s'éteindre. James Brown, pourtant surnommé
comme étant l'un des rois du R&B, dit devoir sa seconde carrière
à Dan Aykroyd ! Normal, diraient les frangins Blues, c'est une
mission de Dieu.
À peine sorti de prison, Jake et son frère Elwood se lanceront
dans une quête divine pour sauver un orphelinat. Pour se faire,
ils devront réunir une gigantesque somme d'argent, regrouper
leur bande d'antan et bien entendu éviter le déploiement
total des forces de l'ordre de l'état de l'Illinois, rien de
moins.
C'était il y a 25 ans. John Belushi, fan de musique heavy metal,
fit la rencontre de Dan Aykroyd, un grand passionné du blues.
Comme Belushi, natif de Chicago, n'avait aucune connaissance de l'univers
musical de sa ville natale, Aykroyd se fit une obligation de l'initier.
De là est né une profonde amitié entre les deux
comédiens. C'est là la genèse du projet. Un peu
comme à l'origine des personnages, Blues Brothers n'est
qu'une excuse pour les deux comédiens de réaliser leurs
fantasmes de mélomanes.
Qui n'aimerait pas être à leur place? Avec des «caméos»
comme Aretha Franklin, James Brown, Ray Charles et bien d'autres légendes
de la sorte, ce n'est plus qu'un film. Mais un véritable hommage
musical auquel nous sommes invités! Chaque musicien s'y est investi
au maximum de ses capacités pour y apporter sa touche magique.
La trame sonore en elle même atteint la perfection. Curieusement,
même Belushi et Aykroyd démontrent aussi leur versatilité
en danse et en chant. Les deux acteurs ont une présence incroyable
à l'écran. Sans aucune surprise, c'est Belushi qui domine
le duo. L'acteur était vraiment doué d'un génie
du sens de la comédie tel qu'on le retrouve chez Bill Murray.
Mais de chez Belushi émanait une démence sympathique,
une énergie particulière. Sa chimie avec Aykroyd était
incroyable, l'un incarnait le straight man et l'autre le bouffon. C'était
une paire idéale.
Si Belushi y trouve son meilleur personnage avec Bluto d'Animal
House, ce n'est pas par pur hasard, car ces deux films sont signés
de la même griffe, celle de John Landis. Semblant miser sur une
ambiance de franche déconnade, le réalisateur a crée
une oeuvre culte. La caricature qu'il trace de Chicago est touchante,
car la ville telle qu'elle est représentée n'existe plus.
La chanson Sweet Home Chicago prend alors un tout autre sens.
Landis a aussi laissé libre cours à ses rêves les
plus fous, se payant des poursuites et des cascades comme le cinéma
n'en voit plus. Jamais vous n'aurez vu d'accidents et de poursuites
si monumentales, c'est garanti. C'est un plaisir enfantin que l'on retrouve
à voir Jake et Elwood échapper à tout dangers dans
leur quête divine, tel un véritable dessin animé.
Bref, comme un bon vieux morceau de blues, le film de John Landis ne
vieillit jamais et prend une certaine sagesse avec l'age. Les deux décennies
qui se sont écoulées ne nous auront prouvé que
Blues Brothers n'a pas perdu son culte de l'époque,
Oubliez la modernisation en 98, en soit une atrocité par sa bête
reprise, scène par scène de l'original. Si vous n'avez
vu que Blues Brothers 2000, mais que la version originale vous
est totalement inconnue, alors vous n'avez jamais vu The Blues Brothers.
C'est un classique du cinéma américain, qui trouve au
même rang que les Animal House et Ghostbusters
(inventé par Dan Aykroyd), ayant marqué la culture populaire
à jamais et qui crée encore de nombreux adepte du genre
musical de Chicago par son énergie débordante et surtout,
avouez le, par le simple look des frères Blues.
Version française :
Les Blues Brothers
Scénario :
Dan Aykroyd, John Landis
Distribution :
John Belushi, Dan Aykroyd, James Brown, Cab Calloway
Durée :
133 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
11 Novembre 2005