ASTÉRIX ET LES VIKINGS (2006)
Stefan Fjeldmark
Jesper Moller
Par Frédéric Rochefort-Allie
Nous sommes en 2006 après Jésus Christ. Tout le cinéma
d'animation est occupé par le 3D. Tout? Non! Un village peuplé
d'irréductibles Gaulois résiste encore et toujours à
l'envahisseur et fait honneur aux méthodes traditionnelles, le
bon vieux 2D! Bon...d'accord, ce ne sont pas des gaulois qui sont derrière
le projet, mais bien des Danois. C'est ce qui explique d'ailleurs que
leur sujet de prédilection soit les vikings et non les romains!
Dès les premières minutes, nos yeux doivent apprendre
à se réadapter en quelque sorte au look d'antan. Cela
fait un bail que le numérique a pris sa place pour littéralement
écraser le marché. C'est devenu la norme tant pour les
jeunes enfants découvrant le cinéma que les adultes qui
suivent avec eux leur éveil cinématographique. Mickey,
Bugs Bunny, Donal Duck et compagnie sont oubliés au profit de
Shrek et sa bande, mais Astérix, lui, survit toujours
dans le coeur des francophones!
Comme il ne fait que passer d'une case de bande-dessinée au grand
écran, il est normal que le 2D lui fait comme un gant. Afin cependant
de réaliser quelques plans plus audacieux ou d'ajouter légèrement
des effets-spéciaux, les réalisateurs ont délaissés
les tables à dessins pour tout créer sur ordinateur et
ainsi se faciliter la tâche. L'animation est beaucoup plus fluide
qu'autrefois et visuellement, Astérix et les Vikings
est un dessin-animé qui se classe facilement du niveau que nous
offrait Disney il n'y a pas si longtemps.
Il en partage aussi d'une certaine part l'idéologie de base.
Goudurix, le personnage principal, est une caricature de l'adolescent
moyen parisien. Ce jeune homme est le neveu d'Abraracourcix le chef,
qui a pour mission d'en faire un homme. Parallèlement, les Vikings
pensent que la peur donne des ailes et décident d'aller attaquer
un village pour y trouver le champion de la peur, celui qui pourra les
aider à atteindre leur but. Goudurix sera donc enlevé
pour ses qualités de froussard de première et devra faire
face à ses peurs et devenir un homme. On reconnaît là
les grandes morales de l'oncle Walt. Le film est plutôt touchant
et adapte bien la BD d'Astérix et les Normands, mais plusieurs
passages sont horriblement clichés, ce qui nous laisse un peu
sur une mauvaise impression. Le fait que le générique
se déroule sur une mauvaise chanson de Céline Dion n'aide
pas à la cause non plus.
Or, il y a chez ce nouveau Astérix une démarcation assez
claire avec les volets précédents qui régénère
la série. La réalisation est plus dynamique et les références
sont décidément contemporaines (le pigeon sms ou la viking
Vikéa par exemple). Heureusement, Roger Carel reprend la voix
Astérix avec joie pour laisser une certaine continuité,
mais la voix d'Obélix n'est plus de la partie cette fois et se
voit remplacée par le doubleur de Robert De Niro! Le comédien
incarne si bien son personnage par contre, qu'on remarque à peine
la différence.
Bref, pour un public de jeunes enfants Astérix et les Vikings
est tout juste assez divertissant. Comme départ d'une nouvelle
série, c'est plutôt bien parti. Mais si, comme moi, vous
avez grandis en regardant les spéciaux Ciné-Cadeaux, on
sort de la salle tout de même avec une certaine déception
nostalgique.
Version française : -
Scénario : Jean-Luc Goossens, Stefan Fjeldmark, Philip
LaZebnik
Distribution : Roger Carel, Lorànt Deutsch, Sara Forestier,
Jacques Frantz
Durée : 78 minutes
Origine : France, Danemark
Publiée le : 20 Août 2006
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