50 FIRST DATES (2004)
Peter Segal
Par Louis-Jérôme Cloutier
Mettons les choses au clair dès le début : je ne suis
pas un fanatique d’Adam Sandler. D’abord parce qu’il
n’est pas aussi drôle que certains semblent le croire, mais
aussi parce qu’il joue sans cesse le même rôle dans
chacun de ses films. Et ce n’est pas Punch-Drunk Love
qui arrive à déroger à cette règle. Sandler
reprend donc son personnage habituel dans 50 First Dates. Il
y fait la connaissance de Lucy et bien qu’il ait jusqu’à
maintenant refusé d’avoir une relation à long terme,
il ne peut résister au charme de cette fille. Le problème
est qu’elle a subi un grave accident qui lui a laissé des
séquelles au cerveau. Résultat : elle ne possède
plus de mémoire à court terme et ne se souvient plus de
lui après une journée. Henry (Sandler) doit donc la reconquérir
chaque jour en espérant que sa mémoire puisse un jour
revenir.
50 First Dates se distingue des autres films de Sandler, mis
à part Punch-Drunk Love, pour une raison : l’histoire
d’amour constitue le propos principal du film et ne sert pas uniquement
d’appui au récit. On doit donc se demander d’abord
si cette partie est réussie. Dans le cas présent, on peut
dire que oui. Drew Barrymore a une belle chimie avec Sandler et leur
relation peut même parfois toucher. La raison est qu’il
y a quand même un certain sérieux dans cette comédie
puisque Lucy vit un drame perpétuel et se réveille sans
se rappeler de la veille. On ne tombe donc pas totalement dans la comédie
et le scénario prend la peine de démontrer la misère
de Lucy. Et c’est précisément pour cette raison
que le film perd des plumes. L’ensemble est très redondant
et est beaucoup trop long. On repasse, vers le milieu du film, toujours
par les mêmes étapes. Lucy se réveille et tout le
monde doit tout lui ré-expliquer. Ce petit manège s’étale
sur plus d’une demi-heure, le problème étant que
le spectateur a déjà vécu tout ce que l’on
lui répète à nouveau. C’est une très
grave lacune dans le scénario qui lui confère une nature
très redondante.
Autre problème, il y a des personnages secondaires auxquels on
accorde beaucoupo trop d’importance. Sean Astin et Rob Schneider
jouent de façon assez colorée et font rire par moments,
mais vers la fin, ils commencent sérieusement à taper
sur les nerfs. Sandler est égal à lui-même, il connaît
son rôle sur le bout des doigts. Mais au moins il ne tente pas
d’en faire trop et, intelligemment, il se préoccupe davantage
de la partie romantique que comique. Heureusement, puisque l’humour
ne vole pas toujours très haut dans ce film avec certaines farces
qui ne sont tout simplement pas amusantes à moins d’avoir
9 ans. Et encore... Mais au moins, 50 First Dates surpasse
facilement Mr. Deeds ou The Waterboy, ce qui est déjà
bien. Peter Segal, reprend essentiellement le travail effectué
sur Anger Management. Il est difficile pour lui de faire mieux
que la dernière fois en foi du scénario. Mais comme je
l’ai déjà mentionné dans une autre critique,
les réalisateurs de comédie peuvent rarement se distinguer.
Son travail demeure donc assez moyen, tout comme celui de John Hamburg
et de son récent Along Came Polly.
50 First Dates est donc exactement ce à quoi on peut
s’attendre : une comédie romantique qui contient quelques
bons moments, mais qui n’arrive pas à surpasser certains
problèmes majeurs. C’est tout de même un bel effort
puisque l’idée de départ était assez intéressante.
Malheureusement, le scénariste a complètement gâché
le potentiel comique de son idée. Il tourne sans cesse autour
du même pot et donne trop de place à des personnages secondaires.
Attendez la sortie vidéo et une soirée particulièrement
ennuyante.
Version française :
Les 50 premiers rendez-vous
Scénario :
George Wing
Distribution :
Adam Sandler, Drew Barrymore, Sean Astin, Rob Schneider
Durée :
100 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
17 Février 2004