THE 40 YEAR-OLD VIRGIN (2005)
Judd Apatow
Par Louis-Jérôme Cloutier
Steve Carell avait précédemment uniquement travaillé
dans l’ombre. Issu comme bien d’autres avant lui de Saturday
Night Live, il est parvenu à faire quelques apparitions
dans certaines productions, dont sa plus célèbre dans
Anchorman en annonceur météo déficient
intellectuel. Voilà maintenant qu’il peut définitivement
mettre son nom sur la carte et rejoindre les Will Ferrell et compagnie
qui ont fait le saut avec succès de SNL vers le petit
écran. Et il n’y va pas de main morte, il co-écrit
le scénario en plus de tenir le rôle principal pour son
premier film. Petite comédie que personne n’attendait,
The 40 Year-Old Virgin est très loin d’être
mémorable, mais tout de même assez drôle pour être
apprécié.
Steve Carell y incarne Andy, un vendeur de magasin à grande surface
dans la quarantaine vivant seul. Ses passions se résument aux
jeux vidéo, à des figurines de personnages de bande dessinées
qu’il conserve dans leur emballage d’origine et à
des promenades en vélo. Mais Andy est également un homme
qui malgré son âge avancé est toujours vierge. Ses
compagnons de travail découvrent rapidement le pot aux roses
et décident de l’aider à rectifier le tir. Et comme
le hasard fait bien les choses, il rencontre une charmante femme possédant
une boutique en face du magasin où travaille Andy.
Film visant un public ayant atteint la majorité, The 40 Year-Old
Virgin se promène allègrement de la comédie
pour adolescent grasse et vulgaire à la comédie romantique
un peu kétaine. Cela résume rapidement les deux
points faibles de cette production. Le film va nettement trop dans les
excès, désirant dans un premier temps nous choquer par
tous les moyens possible sans vraiment y réussir. C’est
plutôt lorsqu’il s’en tient à de bons vieux
gags pas trop forcés portés par l’entrain des interprètes
que le film de Carell parvient à nous faire rire. Certes, l’humour
ne vole pas toujours très haut, mais peut être parfois
franchement drôle, et d’autres fois simplement pathétique
et ennuyant. Pensons à cette longue séquence d’épilage
qui n’a rien d’amusant et qui n’en finit tout simplement
plus. De l’autre côté, le côté plus
sérieux du film contient des lacunes, dont une dramatique enfantine
et mielleuse dans l’inévitable histoire d’amour.
Certains apprécieront certainement le fait que le film ne verse
pas dans la romance à grand déploiement et hautement improbable,
mais plutôt dans une histoire très terre-à-terre
dans laquelle les gens se reconnaitront.
Steve Carell s’offre ici sa première véritable production.
Si son talent d’écriture est à peaufiner, il personnifie
néanmoins un Andy fort attachant et semble très à
l’aise à jouer le nerd de 40 ans. Ses compagnons
de travail, surtout interprétés par des acteurs plutôt
méconnus, font bien le boulot aidés par quelques bon échanges,
dont Romany Malco plein de fougue et d’enthousiasme. Catherine
Keener est réservée pour la partie sérieuse du
film et remplie bien son rôle.Malheureusement, la réalisation
est plutôt morte, manquant de mordant pour une comédie
qui pourtant déborde d’énergie. Terminons en disant
qu’il aurait été judicieux de couper un peu dans
le gras de cette comédie qui s’échelonne sur une
trop grande période, perdant un peu de rythme par le fait même.
Bref, The 40 Year-Old-Virgin est une comédie juste assez
amusante pour valoir la peine d’être vue. Un film dans la
lignée d’American Pie, mais en plus sérieux
et s’adressant à un auditoire plus âgé. Tout
de même, on ne parle pas d’une production qui passera à
l’histoire.
Version française :
40 ans et encore puceau
Scénario :
Judd Apatow, Steve Carell
Distribution :
Steve Carell, Catherine Keener, Paul Rudd, Romany
Malco
Durée :
116 minutes
Origine :
États-Unis
Publiée le :
10 Septembre 2005