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WAYNE'S WORLD (1992)
Penelope Spheeris

Par Frédéric Rochefort-Allie

«Wayne's World! Wayne's World! Party time, excellent!»

Il est vrai que la Saturday Night Live n'a pas toujours été synonyme de films de qualité, ou visant une grande stimulation de l'intellect de ses spectateurs. Mais il faut prendre cette école pour ce qu'elle produit: du divertissement! Les années 80 prouvèrent largement que ce courant produisait succès après succès avec les films tels Ghostbusters, Animal House, Beverlly Hills Cop ou le non moins notoire Caddyshack! Mike Myers suivit ses collègues au début des années 90 en faisant directement le saut au cinéma, transposant son personnage Wayne du petit au grand écran.

Dans le même ordre d'idées pour le scénario, Wayne (Mike Myers) passe lui même de l'univers de la télévision communautaire dans le sous-sol de ses parents en compagnie de son fidèle faire-valoir Garth (Dana Carvey), à la télévision payante. Mais le monde à première vue si attirant du cable éveille des soupçons chez Wayne, qui soupçonne son producteur (Rob Lowe) de convoiter son amoureuse (Tia Carrere).

Oui, Wayne's World offre beaucoup plus qu'une bande de grands ados qui chantent sur Bohemian Raphsody dans une automobile. Il s'agit ici d'un cas où soit le spectateur sera dégouté par l'idiosyncrasie générale du scénario et se refusera de se torturer l'esprit de gags plus ou moins sirupeux, soit il embarquera totalement à bord de la Garthmobile pour suivre les aventures de ces deux sympathiques anti-héros. Leur dynamique, et le fait que le film permette de se pencher un peu plus plus sur leur relation d'amitié q'un sketch de dix minutes à la télévision, pousse les deux personnages à un degré supérieur. Si Wayne ne peut exister sans Garth et vice-versa, le personnage le plus attachant et le plus réussi demeure l'acolyte du protagoniste. Garth provoque une sympathie et des rires immédiats, même sans parler, et quand il le fait gare à vous! L'humour particulier de Wayne's World trouve une excellente combination entre gags visuels et situations absurdes. Un style qui rapelle un peu du Jim Abrahams mélangé à du Harold Ramis.

La présence d'une réalisatrice aussi sérieuse que Penelope Spheeris ramène ce délire d'adolescents sur terre. Grace à son savoir-faire et son imagination débordante, elle apporte des idées carrément géniales touchant tout ce qui concerne la structure du film, créant des scènes de narration inventives et surtout du quasi jamais vu au niveau de la fin. Tous ces effets sont très sérieux, quoi qu'humoristique, et permettent au film d'obtenir une certaine crédibilité. La réalisatrice crée aussi un lien très intime entre Wayne, Garth et le spectateur, le faisant sentir comme partie intégrante du groupe. Par exemple, Wayne s'adresse à nous et ensuite il doit couper un figurant qui lui pique son moment de narration, pour nous revenir par la suite et s'en excuser. Il est là le génie humoristique de Wayne's World!

Mike Myers déchainé aurait peut-être été trop loin. Le cinéma nous a prouvé ce qu'un Mike Myers et un Dana Carvey sans aucun type de contrôle peuvent nous offrir. Une scène vulgaire sous la tente dans Austin Powers 2 qui s'éternise et un Mr. Turtle dans Master of Desguise. Vraiment, chapeau! Il faut donc encore en remercier Penelope Spheeris. Elle a permis à Dana Carvey d'y trouver le personnage de sa carrière. L'acteur crève l'écran en Garth et c'est étrange vu son rôle si minuscule dans toute cette histoire.

Petite note intéressante, s'il est bel et bien vrai que de nombreux doublages provenant de France ont une telle quantité d'argots que l'expérience d'un film s'en voit souvent massacrée, le doublage de Wayne's World fait preuve d'exception, comme Slap Shot au Québec! Supervisée par Alain Chabat (Astérix et Obélix: Mission Cléopatre), la traduction est garnie d'expressions franchement hilarantes, telle que «giga teuff»! Il en vaut largement la peine de l'écouter en français! Plusieurs ont grandi avec cette version.

Bref, que vous soyez fans ou non de la SNL, Wayne's World, premier du nom, en demeure l'un des plus grands accomplissements. Sa franche légèreté et son humour absurde ont continué de faire des adeptes, traversant ainsi une décennie. Puis si le divertissement sans retenue vous intéresse, vous risqueriez largement d'y trouver votre compte dans ce délire.

Giga teuff Wayne et giga teuff Garth!




Version française : Le Monde selon Wayne
Scénario : Mike Myers, Bonnie Turner, Terry Turner
Distribution : Mike Myers, Dana Carvey, Rob Lowe, Tia Carrere
Durée : 95 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 5 Juillet 2005