A B C D E F G H I
J K L M N O P Q R
S T U V W X Y Z #
Liste complète



10 - Chef-d'oeuvre
09 - Remarquable
08 - Excellent
07 - Très bien
06 - Bon
05 - Moyen
04 - Faible
03 - Minable
02 - Intolérable
01 - Délicieusement mauvais



Cotes
Décennies
Réalisateurs
Le Cinéma québécois
La Collection Criterion



2005
2006
2007
2008
2009

BLADE RUNNER (1982)
Ridley Scott

Par Frédéric Rochefort-Allie

Des rois de la science-fiction, seulement quelques noms s'imposent. L'un d'eux est sans contredit Philip K. Dick. Dans la foulée des adaptations plus ou moins réussies de ses moindres écrits se trouve un film : Blade Runner. Ayant déjà mis pied dans la science-fiction avec le fameux Alien, Ridley Scott devait rencontrer de très grosses attentes, tant de la part de la masse que des intellectuels. Le résultat : un des films de science-fiction ayant eu le plus d'influence, surpassant de loin les tous récents The Matrix.

Dans ce monde futuriste, des robots aux allures humaines sont traqués par des détectives que l'on nomme Blade Runners. Le meilleur de ceux-ci, Deckard (Harrison Ford), est engagé pour traquer cinq robots, ou plutôt cinq « repliquants », et les retirer de la société, ce qui implique donc de les tuer.

Il serait tout à fait injuste envers Jordan Cronenweth d'ignorer ne serait-ce qu'un instant l'indéniable qualité de sa direction photo. La finesse de ses images rivalise avec les plus grands noms du métier. Plusieurs images du film accèdent à l'immortalité par leur beauté, les plans qui nous présentent la vision futuriste de Los Angeles en sont un bon exemple. La direction artistique reflète vraiment la post-modernité par sa cité hétérogène où les cultures cohabitent. Si on nous indique que nous sommes dans le futur, les costumes et les décors font plutôt référence au vieux cinéma des années 1930, sauf pour le look de certains repliquants. Le spectateur est donc déstabilisé par les repères temporels. En fait, Blade Runner est un film Néo-Noir où le stéréotype du détective se sent aliéné et ne cherche qu'à fuir son emploi, étant pourtant le champion. Le scénario apporte d'ailleurs une sérieuse réflexion sur la signification d'humain et sur l'avenir de la technologie. Mais encore là, que faut-il attendre d'une adaptation d'un livre de K. Dick sinon qu'un récit légèrement paranoïaque mais ô combien nécessaire aux humains. On peut aussi voir un Harrison Ford qui tente de fuir l'image du héros à laquelle on l'associe et qui cherche à représenter de la froideur, ce qu’il fait avec succès. Mais la véritable star de ce film est sans aucun doute Rutger Hauer (incarnant le chef des repliquants). L'intonation de son jeu, ses gestes, tout fait de ce personnage un être charismatique. Difficile aussi d'ignorer Darryl Hannah dans l'un des meilleurs rôles de sa carrière où son statue de sex-symbol des années 1980 est plutôt utile pour rendre certains aspects de son personnage crédibles. Ridley Scott, quant à lui, signe un film splendide en images mais extraordinairement silencieux. Le montage ne privilégie pas les dialogues, ce qui pourrait endormir le spectateur inexpérimenté ou la personne moindrement fatiguée. D'ailleurs, la musique manque de rythme, mais reste tout à fait planante.

Bref, il est dur d'égaler Blade Runner sur plusieurs plans. Malgré son influence sur la mode, l'architecture, l'art et plus particulièrement le cinéma, ce film reste un incontournable, mais pas un chef d'oeuvre, car certaines petites lacunes nuisent à la qualité de cette oeuvre. Les amateurs de science-fiction ne peuvent s'y tromper : Blade Runner est un film songé et intéressant.




Version française : Blade Runner
Scénario : Hampton Fancher, Philip K. Dick (roman)
Distribution : Harrison Ford, Rutger Hauer, Sean Young, Edward James Olmos
Durée : 117 minutes
Origine : États-Unis

Publiée le : 5 Octobre 2003